La centrale thermique d’Ahala, située dans la banlieue de la capitale camerounaise, a été remise en service le 10 juin 2015, après un arrêt de plusieurs semaines, a annoncé dans un communiqué le ministre de l’Energie et de l’Eau, Basile Atangana Kouna.
Selon ce membre du gouvernement camerounais, cette remise en service est consécutive à la finalisation des discussions en cours depuis plusieurs mois, entre la société britannique Aggreko, propriétaire de ladite centrale, et l’Etat du Cameroun, en vue du rachat de cette infrastructure énergétique.
«Sous réserve de la signature sans délai, par le ministre en charge des Marchés publics, du marché d’acquisition de ladite centrale par l’Etat du Cameroun», a précisé le Ministre Atangana Kouna dans son communiqué, la centrale thermique d’Ahala, dont «la disponibilité actuelle est de 40 MW (au lieu des 60 MW attendus)», injecte donc de nouveau, depuis le 10 juin dernier, de l’énergie supplémentaire dans le réseau électrique géré par la société Eneo, contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis.
Au demeurant, si la contribution de cette centrale vient quelque peu atténuer le déficit quotidien de 80 à 100 MW annoncé depuis quelques semaines par Eneo, suite à une crise hydraulique qui se manifeste par une baisse du niveau des eaux dans les barrages, le prix auquel l’Etat du Cameroun rachète cette infrastructure énergétique à la société Aggreko suscite la polémique.
En effet, dans un rapport d’audit technique de cette centrale effectué par la société de patrimoine Electricity Development Corporation (EDC), et transmis au ministre de l’Energie et de l’Eau le 4 juin 2015, les auditeurs s’étonnent de ce que la société Aggreko exige de l’Etat du Cameroun la somme de14 milliards de francs Cfa (soit 21,5 millions d’euros), pour lui céder la centrale thermique d’Ahala.
Cette somme, souligne le rapport révélé par le Quotidien privé Mutations, représente quasiment le prix d’acquisition d’un équipement du même type à l’état neuf, puisqu’Aggreko a acquis cette centrale à 15,8 milliards de francs Cfa, soit environ 24,1 millions d’euros.
Or, apprend-on, «en considérant la valeur du taux d’amortissement déterminé par Edc, soit 28,3%, il ressort que les équipements seront amortis en 3,5 ans (…) la valeur résiduelle au mois de juin 2014 serait de 9 418 999 827 FCfa», soit 4,3 milliards de francs Cfa de moins que la somme exigée par Aggreko.