Le Parlement européen (PE) a demandé jeudi, à Strasbourg, qu'une action internationale soit immédiatement coordonnée afin de circonscrire le danger que représente le groupe islamiste Boko Haram pour la population nigériane, particulièrment pour les enfants, mais aussi pour l'ensemble des habitants du Bassin du Lac Tchad.
Dans une résolution adoptée à la quasi unanimité, les eurodéputés ont fermement condamné les attentats perpétrés par l'organisation qui a prêté allégeance à "l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest" en mars dernier.
Ce groupe armé, responsbale de nombreux massacres et enlèvements à l'encontre de la population civile de toutes confessions au Nigeria mais aussi au Cameroun, opère également au Tchad et au Niger. Il crée le chaos dans la région du Bassin du Lac Tchad.
Depuis février, l'ONU a répertorié pas moins de 50 attaques qui sont imputées à ce groupe.
Dans leur résolution, les eurodéputés demandent que des mesures soient prises pour faciliter le travail de l'ONU et des ONG. Objectif principal: empêcher que les enfants et les jeunes déplacés soient soumis à des formes de violence sexuelle, enlevés ou recrutés de force.
Boko Haram, qui peut être traduit par "l'éducation occidentale est un péché", attaque plus particulièrement les lycées et les écoles dont l'enseignement est jugé contraire à la Charia.
Les lycéennes sont en première ligne. Si elles ne sont pas tuées lors de ces raids, elles sont souvent enlevées, violées, et mariées de force à des djihadistes.
Début 2015, Boko Haram disposait de 4 000 à 6 000 hommes selon les Français, 13 000 à 15 000 d'après les Américains, 13 000 à 15 000 selon les Camerounais. Mais impossible d'évaluer au juste quels sont les effectifs réels du mouvement islamiste.
Selon l'ONG Human Rights Watch, ce groupe a causé la mort de près de 6000 civils entre 2009 et 2014.
Le Parlement européen appelle également le gouvernement nigérian à coopérer avec ses pays voisins afin d'adopter des mesures privant Boko Haram de ses sources de revenus illégaux.
Il exhorte aussi les autorités nigérianes à éliminer la corruption au sein des institutions publiques et de l'armée.
Dans le cas des enfants anciennement associés à Boko Haram ou à d'autres groupes armés, les eurodéputés ont enfin estimé que "des mesures non judiciaires devraient être considérées comme une alternative à des poursuites et une détention".