Au cours des derniers jours, près de 160 morts dans les Etats de Yobe et de Borno ont été attribués à la nébuleuse terroriste.
Manifestement, la fin du calvaire des populations du Nord-est du Nigeria face à la menace terroriste n’est pas pour demain. Les dernières nouvelles en provenance des Etats de Yobe et de Borno restent peu rassurantes, après le passage des membres de Boko Haram dans certaines localités.
Au terme de deux incursions, les jihadistes ont non seulement fait près de 160 morts, mais aussi pillé des villages et emporté des biens. A Kukuwa-Gari, village reculé de l’Etat de Yobe, des dizaines de combattants de Boko Haram, arrivés à motos, ont surpris jeudi dernier les populations.
Les insurgés ont directement ouvert le feu, provoquant une débandade générale. Pris de panique, plusieurs habitants ont tenté de se sauver vers une rivière en crue où ils ont trouvé la mort par noyade. «Selon notre dernier bilan, nous avons 150 personnes qui ont été abattues, ou qui se sont noyées durant cette attaque.
Les hommes armés ont délibérément tiré sur un pêcheur qui tentait de secourir les villageois qui étaient en train de se noyer», a déclaré Modu Balumi, un habitant de Kukuwa-Gari. «La plupart des habitants, majoritairement des femmes et des enfants, ont couru vers la rivière dans la panique. Ils ont été pourchassés par des hommes armés qui continuaient de tirer dans leur direction.
Dans une tentative désespérée de leur échapper, ils ont sauté dans la rivière qui débordait», a ajouté Bukar Tijjani, un autre habitant de Kukuwa-Gari. Des sources sur place indiquent que de nombreux corps ont été retrouvés par des villageois à plusieurs kilomètres du village. L’annonce de cette attaque n’est parvenue que mardi dernier.
Les fondamentalistes ayant saboté les installations téléphoniques implantées dans les environs de ce village situé à 50 km de Damaturu, capitale de Yobe.
A Awonori, village de l’Etat de Borno proche de Damasak et de la frontière avec le Niger, des dizaines d’hommes lourdement armés ont mené également un raid. Des chefs locaux témoignent que les membres de Boko Haram ont assassiné au moins sept personnes et dans leur fuite, ont volé de la nourriture et du bétail.
D’après Muhammadu Modu Wan-Wan, chef du syndicat des pêcheurs, «les hommes armés qui sont arrivés à bord de camionnettes et de motos vers 7 h du matin ont assiégé le village et ont ouvert le feu sur les habitants qui étaient en train de prendre leur petit-déjeuner avant de se rendre dans leurs fermes.» Aussitôt les assaillants partis, les populations ont regagné leurs maisons.
«Les gens n'ont pas de quoi nourrir leurs familles, c'est pour cela qu'ils ont pris le risque de revenir dans leurs villages pour travailler dans leurs fermes alors que la saison des pluies a démarré», a-t-il conclu.