Le chef de l’Etat Paul Biya veut définitivement enterrer la hache de la guerre diplomatique entre son pays et les voisins du Nigeria. Le froid des relations diplomatiques entre les deux pays n’est point un secret de polichinelle pour personne depuis l’ascension de Paul Biya a la magistrature et le putsch manqué du 6 avril 1984 contre sa personne.
En effet, le président Paul Biya est arrivé au pouvoir en 1983, l'année au cours de laquelle Muhammadu Buhari faisait son coup d'Etat au Nigeria. L’année suivante le président Paul Biya échappe à une tentative de coup d'Etat dont certains putschistes était des hommes de main de Muhammadu Buhari.
La purge qui s'exerce alors contre ces personnes et certaines personnalités du nord du Cameroun déplait au président du Nigeria, Muhammadu Buhari. Les relations entre les deux hommes sont alors mauvaises. Depuis, trente années ont passé. Mais le Cameroun et le Nigeria entretiennent toujours des relations délicates, pour ne pas dire difficiles. Un contentieux historique, alimenté par plusieurs différends frontaliers.
A Yaoundé, on avait pris l'habitude depuis quinze ans qu'un président élu au Nigeria réserve sa première visite extérieure au Cameroun. Bien que l’ex-dictateur Buhari reconverti en démocrate, ait commis une maladresse diplomatique voire une faute en évitant de se rendre au Cameroun dans la foulée de son déplacement à Niamey et N’Djamena, Paul Biya a réaffirmé hier son désir de voir les frères voisins se réunir pour faire fasse a un ennemi commun, réchauffer les relations diplomatiques, économiques et familiales entre les deux nations.
Dans son discours lors du diner d’honneur offert au président Nigérian hier au Palais de l’Unité, Paul Biya a réitéré cet engagement.
« Au-delà des nombreuses transactions informelles entre nos populations, nous avons mis sur pied différentes structures de coopération. Je crois pour ma part que grâce à elles, nous pourrions maintenant développer encore plus de projets transfrontaliers d’intérêt commun pour améliorer les conditions de vie de nos populations respectives, et pour faire de notre zone un espace de coprospérité ,» a-t-il déclaré.
Il a invité M. Buhari à « une dynamique nouvelle » dans la relation économique entre les deux pays pour plus de solidarité et de complémentarité.
« Nous devons promouvoir une grande fluidité dans nos échanges et plus de joint-ventures entre nos opérateurs économiques », a-t-il souhaité.
Il faut noter que les deux pays combattent depuis bientôt une décennie la secte islamique d’Aboubacar Shekau.