Le gouvernement a notamment interdit la vente et le port du voile intégral sur toute l’étendue du territoire.
Les forces de sécurité et de défense sont sur les dents sur toute l’étendue du territoire tchadien. Après le double attentat meurtrier de lundi dernier à N’Djamena, des mesures fortes viennent d’être prises.
Le gouvernement tchadien vient de proscrire le port de la burqa, le voile intégral cachant le visage, et de tout turban. Le Premier ministre, chef du gouvernement qui a annoncé cette mesure à la suite du comité de crise mis en place mardi dernier, évoque des «raisons de sécurité».
«Le port de la burqa doit cesser immédiatement à compter de ce jour, non seulement dans les lieux publics et les écoles, mais sur toute l'étendue du territoire», a lancé Kalzeube Pahimi Deubet. Il s’exprimait ainsi au cours d'une adresse aux leaders des différentes communautés religieuses, mercredi dernier. M. Kalzeube a demandé à ses interlocuteurs de circonstance de relayer ce message dans les lieux de culte et dans leurs prêches.
Une fouille systématique dans tous les lieux de commerce a déjà été lancée, à l’effet de retirer de la vente et de détruire tout voile intégral. «Des instructions ont été données aux services de sécurité d'entrer dans les marchés et de ramasser toutes les burqa qui y sont vendues et de les brûler.
Tous ceux qui refusent d'obtempérer et qui bravent la mesure en portant la burqa doivent être arrêtés, jugés en référé et condamnés», a ajouté le chef du gouvernement tchadien. Avant d’ajouter que «des mesures supplémentaires ont été prises par le chef de l'État.» Les enquêtes ouvertes après ces attentats ont déjà permis d’interpeller plusieurs suspects.
Grâce aux caméras de surveillance, les enquêteurs ont pu se rendre compte que les auteurs de la double attaque de lundi dernier n'étaient pas à moto, mais à pied. L’engin à deux roues retrouvé sur les lieux de l'incident appartenait plutôt à un usager qui sortait du commissariat au moment de la déflagration. Les deux kamikazes ont également pu être identifiés.
Leurs scarifications ont permis aux enquêteurs de déduire que les assaillants venaient de la région du Lac, proche du Nigeria. Grâce à ces caméras de surveillance, les propriétaires des véhicules endommagés ont pu être identifiés.