Actualités of Thursday, 20 August 2015

Source: Cameroon Tribune

L’argumentaire de la défense dans l'Affaire Sodecoton

Special Criminal Court Special Criminal Court

L’Affaire Sodecoton coulera encore beaucoup d’encre et de salive ce jeudi 20 aout au TCS. Pendant deux jours, les avocats de la défense avaient tenu la salle d’audience du Tribunal criminel spécial (Tcs) en haleine. Le 5 et 6 août dernier, le public s’était même cru dans un amphithéâtre où sont dispensés des cours de droit.

Dans leurs plaidoiries respectives, chacun est allé puiser les arguments soit dans les Saintes écritures soit dans les différents articles du code pénal. Le but étant de prouver que leurs clients sont non coupables dans l’affaire ministère public et Etat du Cameroun (Sodecoton) contre Iya Mohamed, ancien directeur général de la Société de développement du Coton (Sodecoton) et ses co-accusés.

A cette audience étaient présents à la barre Jérôme Minlend, président directeur général du cabinet Cameroun audit conseil (CAC), Lucien Fotso, comptable, Mahamat Karagama, directeur des ventes. Les présumés coupables sont poursuivis pour détournement d’une somme globale évaluée à 11,293 milliards de F.

Pour la séquence du mercredi, 5 août dernier, c’est le bâtonnier Me Ngnie Kamga, conseil de Henri Clavier, directeur général adjoint de la Sodecoton qui a ouvert le bal. « L’envoi de mon client est illégal et procède de la tricherie. Son nom ne figurait pas dans le réquisitoire introductif », a-t-il martelé.

D’après lui, son client avait été entendu au départ comme témoin par le juge d’instruction et non en qualité de suspect. Du statut de témoin, Henri Clavier va revêtir la camisole d’inculpé. « S’il avait été visé dans le réquisitoire introductif et dans l’ordonnance avant d’être informé, il n’aurait pas dû être entendu comme témoin.

C’est déloyale », a ajouté le bâtonnier. D’après lui, l’accusation n’a pas pu fournir la preuve des faits reprochés à son client tout en indiquant, par ailleurs, qu’il y a une incohérence des chiffres sur le montant détourné. « Sur quel montant travaillons-nous puisque nous avons plusieurs chiffres ? », a-t-il questionné. Il achèvera son argumentation, en plaidant non coupable.

Dans la même lancée, Me Patricia Engbwang, conseil de Mahamat Karagama a déroulé ses éléments de preuves attestant la non culpabilité de son client. Même lieu, la deuxième séquence déroulée jeudi, 6 août dernier. Le bâtonnier Me Tchougang et deux autres avocats ont aussi démontré les causes de l’illégalité et de la forfaiture dont Jérôme Minlend leur client aurait été victime dans le cadre dudit procès.

En gros, pour le bâtonnier, le procureur général n’a pas apporté la moindre preuve de l’infraction commise par Jérôme Minlend. Et Me Atangana, conseil de Pierre Kaptene d’indiquer à son tour que son client n’a, à aucun moment, été mêlé à la gestion de la Sodecoton. L’audience a été suspendue et l’affaire sera reprise la 20 août prochain pour la suite des plaidoiries de la défense.