Les transporteurs du corridor Douala-Bangui ont informé l’autorité compétente de leur volonté d’entrer en grève pour protester contre les multiples exactions dont ils sont régulièrement victimes, démarche suspendue pour le moment grâce à l’intervention des autorités camerounaises et centrafricaines.
Les pillages de camions et tueries perpétrés par des bandes armées depuis le début de la crise centrafricaine à certains endroits du corridor Douala-Bangui sont entre autres les raisons pour lesquelles les camionneurs exerçant sur cet axe ont manifesté leur désir d’observer un mouvement de débrayage, vite enrayé, du moins provisoirement, par l’intervention des autorités compétentes au Cameroun comme en Centrafrique.
Ibrahima Yaya, le président du syndicat des chauffeurs professionnels du Cameroun et El Hadj Oumarou, coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft) se sont exprimés sur la grève des chauffeurs de camions qu’ils sont chargés d’encadrer.
« Nous sommes victimes des tueries, des bastonnades, du vol des marchandises, du dépiéçage des camions par des inconnus ; voilà pour ma part les raisons pour lesquelles nous sommes entrés en grève », a indiqué à la presse Ibrahima Yaya. Pour le coordonnateur du Bgft cependant, « Il faudrait que les nations-unies qui sont là se démènent et essayent de trouver les voies et moyens par lesquels ils peuvent assurer convenablement la sécurité des biens et surtout des personnes. Il y a 11 morts et deux disparus jusqu’à date ».
Dès l’annonce de la grève qui n’a pas eu le temps de s’organiser, le gouvernement centrafricain a été le premier à réagir en dépêchant illico presto au Cameroun, HileasSylainYagda, sondirecteur général des transports au ministère centrafricain des transports et de l’aviation civile avec pour mission de rencontrer les partenaires et discuter avec eux des véritables conditions d’un dialogue tripartie Gouvernement Camerounais-Gouvernement Centrafricain-ONU.
D’après ce haut cadre du secteur des transports centrafricain, « Cette rencontre (la tripartite, Ndlr) va nous permettre de cerner tous les goulots d’étranglement sur le corridor et poser des mesures idoines pour alléger la souffrance des camionneurs ».
Un délai de trois semaines a été demandé et obtenu des camionneurs, le temps de tenir la tripartite souhaité par la partie centrafricaine.