Actualités of Tuesday, 14 April 2015

Source: cameroonjournal.com (en) /237online (fr)

Tchiroma sues newspapers over Biya’s health story

Suite à une requête du ministre de la Communication, Mutations, Le Messager et Emergence ont été traduits devant le Conseil national de la communication pour leurs articles sur la santé du chef de l’Etat d’une part, sur le photomontage sur le site de la présidence de la République, d’autre part.

Le directeur de publication du quotidien Le Messager et Ludovic Amara, journaliste stagiaire dans ledit journal sont invités à se présenter devant le Conseil national de la Communication (CNC) le lundi, 20 avril 2015. La convocation reçue le 10 avril 2015, par les responsables du journal Le Messager, fait suite à une plainte du ministre de la Communication (MINCOM), Issa Tchiroma Bakary.

En effet, le 20 mars 2015, le MINCOM a saisi le CNC au motif de ce que le 11 mars 2015, le journal Le Messager a publié un article contenant des propos revêtant un « caractère séditieux » suite à la découverte du photomontage effectué sur le site Web officiel de la présidence de la République. Le Messager avait alors titré « Après avoir déserté...le chef des armées nargue les soldats ».

Ce qui fait dire à Issa Tchiroma que : « ce titre laisse penser que le président de la République, qui est accusé dans l’article, d’avoir abandonné à leur sort les soldats au front, est le commanditaire du photomontage incriminé, pour faire croire qu’il avait personnellement présidé la cérémonie d’hommage à 39 soldats. Au moment où la nation forme une union sacrée contre la barbarie perpétrée par Boko Haram, l’affirmation insidieuse du quotidien Le Messager est de nature à semer la confusion dans les esprits et à saper le moral de nos forces de défense...Outre leur caractère diffamatoire, les propos véhiculés par cet article revêtent un véritable caractère séditieux, susceptible d’être assimilé à une intelligence avec l’ennemi », écrit Issa Tchiroma.

Indignation

Le rédacteur-en-chef délégué du Messager, Jean-François Chanon, est indigné par ces accusations. « Etant entendu que la tutelle du Cnc est assurée par le Mincom, toute convocation assure déjà peut-être condamnation. On a le sentiment que le Cnc débouterait difficilement le MINCOM. Aujourd’hui nous sommes accusés d’intelligence avec l’ennemi, pourtant, nous avons été parmi les premiers à dire qu’une menace Boko Haram existe au Cameroun et qu’il faudrait la combattre. C’est choquant. Tout porte à croire qu’on veut nous jeter en pâture dans l’opinion, qu’on veut détruire Le Messager », se désole Jean François Channon.

Quant au journal Mutations, il est accusé par le Mincom d’avoir « publié dans son intégralité et sans aucune réserve de sa part, l’article mensonger paru dans la version en ligne du journal français « Le Monde », pour faire état de ce que le couple présidentiel se trouve en Europe, en butte à de graves problèmes de santé, ce qui rend alors le quotidien « Mutations » coupable au moins en co-action, du délit de propagation de fausses nouvelles, constituant en tout état de cause, une grave atteinte à l’éthique et à la déontologie journalistique ». Hier soir, lorsque nous allions sous presse, les responsables du journal Mutations, joints au téléphone, nous ont fait savoir qu’ils n’ont pas encore reçu de convocation du Cnc dans ce sens.

Déontologie

Au quotidien Emergence, il lui est reproché d’avoir foulé au pied les sacro saints principes de recoupement de l’information et de vérification des faits en titrant en très gros caractère sur les trois quarts de sa Une du 15 mars 2015 : « Paul Biya...gravement malade ».

Pour Issa Tchiroma, « ce titre péremptoire ne laisse aucun doute sur l’état de santé du président de la République. Il tombe par conséquent sous le coup de la propagation de fausse nouvelles, et constitue de ce fait une violation flagrante de la déontologie journalistique. En même temps, il porte atteinte à l’honneur, à la dignité et la réputation du chef de l’Etat et écorne gravement l’image de marque du Cameroun au sein de l’opinion publique ».

Le journal Le Monde, lui-même, n’est pas épargné. « Le caractère mensonger et diffamatoire de l’article publié le 13 mars 2015 faisant état de la mauvaise santé du couple présidentiel porte atteinte à la vie privée du chef de l’Etat et à celle de son épouse. Bien plus l’article incriminé ne présente aucun argumentaire probant aux allégations qu’il profère.

Il trahit par la même l’intention manifeste de son auteur de nuire à l’honneur et à la réputation des hautes personnalités visées et de les discréditer, et d’autre part, de ternir l’image de marque du Cameroun à travers le monde ».

Issa Tchiroma demande donc au Cnc de traduire tous ces différents médias (y compris Le Monde ?) devant ses instances compétentes, « afin que les responsables des allégations qu’ils propagent aient à en répondre et ceci sans préjudice de poursuites judiciaires qui pourraient suivre ».