Le vendredi 19 juin 2015, aux environs de 16 heures, le jeune Abba Sali, 18 ans, et originaire du Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord, a reçu un coup de poignard sur la tête.
L’auteur du crime n’est autre qu’un fou ayant élu domicile, depuis quelques années, dans ce carrefour très fréquenté par des brigands. «On ne sait pas grand-chose sur le début de leur altercation.
C’est arrivé si vite. J’ai trouvé Abba Sali agonisant. Alors que les gens étaient là en spectateurs, son bourreau, un malade mental connu de la place, était là sans être inquiété», explique Patrick, un passant.
De toute urgence, la victime a été transportée à l’hôpital régional de Ngaoundéré, par notre interlocuteur. «Une fois à l’hôpital, j’ai voulu arrêter l’hémorragie, mais il se vidait de son sang. L’urgentiste lui a administré des soins, puis, lorsqu’il a repris conscience, je lui ai demandé son nom et l’adresse téléphonique d’un proche qu’il m’a dictés. Je n’en reviens pas qu’il soit mort, après seulement quelques heures», explique le secouriste, encore en état de choc.
Plus grave, le meurtrier, arrêté par la police, a été relâché peu après. Le fou, dont personne ne connaît l’identité, est retourné sur les lieux du crime qui lui servent d’abri. Ceci, au grand désarroi des populations.
Car selon les témoins de la scène macabre, le malade mental en question est à son troisième forfait. Il aurait déjà ôté la vie à deux autres hommes dans deux lieux différents de la ville, notamment en 2009 et 2013. Abba Sali serait donc sa troisième victime. «Aussi violent qu’il soit, ce fou surprend toujours les gens, personne n’ose l’approcher dans le quartier.
Ses victimes, qui dans la plupart de cas ne le connaissent pas, tombent dans son piège et voilà que nous sommes en danger permanant dans ce secteur», pense Aboubakar, tenancier d’une boutique dans le quartier. La victime, de confession musulmane, a été inhumée quelques heures après son décès.