Le secrétaire général débarqué ignore la décision du Comité directeur qui l’a mis sur la touche.
Pierre Sende n’a pas souhaité s’exprimer dans un premier temps. « Je n’ai pas de réaction.
Ceux qui disent avoir fait quelque chose devraient s’expliquer », a déclaré l’ex-secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (Upc), joint hier au téléphone. Avant de déclarer par la suite : «Je suis secrétaire général de l’Upc. On attend voir la suite des événements.»
En clair, pour ce dernier, la décision du Comité directeur de l’Upc est nulle et non avenue. Pourtant, c’est bien Jean Bahebeck qui a été désigné au poste de Sg de l’Upc samedi dernier. Un homme qui jusqu’à son élection, occupait le poste de 4e vice-président au sein du bureau conduit par Pierre Sende.
Député suppléant à l’Assemblée nationale et conseiller municipal à la commune de Matomb (dans le département du Nyong et Kellé), Jean Bahebeck a été élu à ce poste à l’issue de la session du Comité directeur de cette formation politique, tenue ce 6 juin 2015 dans la salle des fêtes du parc Kyriakides, à Yaoundé.
Cette session intervient un an, jour pour jour, après le congrès «unitaire et inclusif» du 6 juin 2014 qui avait donné naissance à deux bureaux : l’un conduit par Pierre Sende et l’autre, par Basile Louka.
Le Comité directeur réuni samedi dernier a dressé un bilan «catastrophique»: le non respect des textes organiques de 1952 par les deux bureaux, le culte de la personnalité, l’opacité dans la gestion des fonds du parti, l’incompétence de leurs principaux dirigeants à gérer le parti en organisant les réunions statutaires, la perte de confiance et de crédibilité auprès des masses militantes, indique le communiqué final ayant sanctionné les travaux.
«Après examen de tous ces manquements (…) et tenant compte du désarroi dans lequel est plongée la base du parti ainsi que l’isolement politique des principaux dirigeants par les cadres de l’Upc, le Comité directeur prononce la dissolution des deux bureaux issus du congrès des 6 et 7 juin 2014 et met sur pied un bureau consensuel», selon le même document.
Ce nouveau bureau, «conduit par des cadres acquis aux idées fondatrices du parti», aura pour missions de réorganiser le parti dans ses fiefs traditionnels et étendre son implantation sur toute l’étendue nationale, exiger des membres du Comité provisoire «un compte-rendu de la gestion des fonds du parti avec les justificatifs y afférents».
La nouvelle équipe devra également chercher des voies et moyens pour «contraindre» les cadres du parti accusés de distraction de fonds de les restituer, apprend-on.
A l’Upc, on affirme qu’il ne s’agit nullement d’un «coup d’Etat» contre un individu. Mais de l’urgence de «refonder le parti dans la perspective des enjeux politiques futurs», au regard des dysfonctionnements observés.
La preuve, affirme-t-on ici : la présence lors des travaux des délégués issus des «différentes tendances» du parti, et la désignation de certains cadres au sein de ce nouveau bureau. En l’occurrence Pierre Sende, nommé au poste de conseiller spécial malgré son absence.