Du mercredi 14 au vendredi 16 octobre 2015, le palais des congrès de Yaoundé situé sur les hauteurs du Mont Nkol-Nyada, a abrité la 2ème édition des journées nationales de l’économie sociale. L’évènement qui avait pour thème central: «Réflexions autour des politiques publiques d’encadrement et d’accompagnement des organisations et entreprises de l’économie sociale» était placé sous le haut patronage du Premier Ministre, chef du gouvernement.
En ouvrant les travaux des 2èmes journées de l’économie sociale mercredi dernier, le Ministre Laurent Serges Etoundi Ngoa, représentant personnel du PM, avait d’entrée de jeu rappelé à l’auditoire que, l’action gouvernementale pour la période 2010- 2020, accordait une place de choix à l’économie sociale dans sa stratégie de modernisation de l’appareil de production, en raison du potentiel de création de richesses et d’emplois que présente ce secteur. L’économie sociale, avait par ailleurs indiqué l’orateur, est une construction socio-économique qui regroupe des organisations et entreprises prônant une autre économie basée sur des valeurs et un mode de gouvernance collectif et démocratique.
Tout au long des trois jours, au cours desquels se sont tenus les travaux, des exposés et autres ateliers se sont succédé. Intitulés aussi bien: Politique générale du MINPMEESA portant sur la structuration des organisations et entreprises de l’économie sociale ou encore, l’entreprenariat collectif et sa contribution à l’émergence de l’économie Camerounaise à l’horizon 2035. Ces brainstormings ont permis à au moins 150 participants issus des administrations, société civile et partenaires au développement des dix régions, d’amorcer une réflexion profonde, en adéquation avec le thème retenu.
C’est ainsi qu’à la clôture des journées nationales de l’économie sociale, le vendredi 16 octobre 2015 au palais des congrès, seize recommandations ont été adoptées, à savoir:
1- L’urgence et la nécessité de l’aboutissement du projet normatif et institutionnel en cours sur l’économie sociale en vue d’accélérer le processus de migration des organisations et entreprises de l’économie sociale; avec notamment:
-la création d’un fichier national des organisations et entreprises de l’économie sociale labellisées ; la création d’un fonds de promotion des organisations et entreprises de l’économie sociale.
2- la nécessité et la mise en place d’une coordination gouvernementale en matière d’accompagnement des organisations et entreprises de l’économie sociale en vue d’une harmonisation des différentes politiques et un meilleur suivi-évaluation des actions menées par le gouvernement.
3- la nécessité de la mise en place d’un plan directeur de structuration des organisations et entreprises de l’économie sociale.
4- la nécessité pour toutes les parties prenantes de s’approprier et de vulgariser les avantages spécifiques à l’entreprenariat collectif.
5- la nécessité de la mise en réseau des instruments gouvernementaux et non gouvernementaux d’appui aux organisations et entreprises de l’économie sociale.
6- la prise en compte de l’approche genre et du handicap dans le cadre de l’élaboration des programmes et projets en matière d’économie sociale conformément aux exigences d’une part de la politique nationale du genre et d’autre part de la commission de développement social des nations unies dont le Cameroun est membre.
7- l’institutionnalisation des journées nationales de l’économie sociale et l’allocation des ressources conséquentes.
8- la sensibilisation et la responsabilisation de toutes les parties prenantes aux exigences de bonne gouvernance.
9- la mise en place d’un programme national de renforcement des capacités managériales et techniques des organisations et entreprises de l’économie sociale.
10- le développement d’un système d’information spécifique de production régulière des données statistiques sur l’économie sociale.
11- la sensibilisation des organisations et entreprises de l’économie sociale sur l’importance de l’assurance sociale volontaire.
12- l’élaboration et la vulgarisation des manuels de procédures en vue d’une transparence accrue dans l’octroie des appuis et dans l’application, aux organisations et entreprises de l’économie sociale, des règles et procédures fiscales spécifiques.
13- l’appropriation et l’application effective par les exécutifs communaux, des mécanismes de transfert de compétences et de ressources dans le cadre de la décentralisation.
14- l’implication des responsables de haut niveau des différentes administrations et des élus locaux aux travaux des journées nationales de l’économie sociale.
15- la mise en place d’une plateforme de partenariat entre le MINPMEESA et les collectivités territoriales décentralisées en vue d’accompagner le développement local en matière d’économie sociale.
16- l’accompagnement et la mise en place d’une plateforme des faîtières des structures d’encadrement des organisations et entreprises de l’économie sociale.