L’absence de transparence dans les méthodes de la MIDA pourrait compliquer les opérations de remboursement des sommes extorquées. Les modalités de versement des fonds à la MIDA ne sont pas claires. Difficile d’évaluer les sommes versées par les « apprenants » tant les montants à payer varient entre les différentes promotions.
Les frais d’inscription s’élèvent à 12.000 FCFA. À cela, le stagiaire ajoute 13.000 FCFA représentant les frais d’achat des documents et des gadgets de formation. Sur les 25.000 FCFA de dépense initiale, le stagiaire recevait à la fin 65.000 FCFA. Mais les sommes reçues étaient immédiatement réinvesties par les jeunes avec la perspective de gagner plus. Chaque réinvestissement devait alors être multiplié par dix. Car, selon les témoignages des victimes, en réinvestissant les 65.000, le stagiaire s’attendait à un paiement de 600.000 FCFA un mois après. L’appât du gain facile aidant, la plupart réinvestissaient les 65.000 pour gagner plus.
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Ce fut alors une véritable déferlante. Des jeunes et adultes allaient, soit prêter de l’argent, soit hypothéquer les biens afin de venir fructifier de l’argent auprès de ces curieux multiplicateurs de billets de banque. Mais les paiements attendus ont commencé à tarder jusqu’à ce que l’autorité administrative se saisisse du dossier et siffle la fin du projet, en attendant de clarifier les choses. Mais comment va-t-on rembourser les victimes qui pour la plupart ne disposent pas de reçus de versement et de toutes les dépenses y afférentes ?
En tout cas, le gouvernement devra prendre ses responsabilités pour exécuter cette instruction du chef de l’Etat qui ne souhaite pas voir s’installer une situation de dépression parmi la population qui est majoritairement victime de cette opération mafieuse. Cette situation pourrait à la longue, créer un climat de tension et porter atteinte à la paix et à la sécurité du pays au moment où elle est mise à rude épreuve dans certaines régions du pays.
A cinq mois de l’élection présidentielle, un mécontentement de 8000 jeunes représentait un capital symbolique pour les politiques à l’affût de quelques failles pour s’engouffrer et bâtir un argument de campagne. En décidant de maitriser ce départ de feu, le gouvernement coupe l’herbe sous le pied des de quelques pêcheurs en eau trouble.