Actualités of Wednesday, 4 April 2018

Source: cameroon-info.net

Ambazonie: Akéré Muna menacé par les sécessionnistes

Me Akéré Muna est candidat à la présidentielle de 2018 Me Akéré Muna est candidat à la présidentielle de 2018

Candidat à la présidentielle 2018, l’avocat international originaire du Nord-Ouest, l’une des régions embastillées par le mouvement sécessionniste depuis près de deux ans, se dit menacé.

«Je reçois des menaces de la part des supposés sécessionnistes qui estiment qu’annoncer ma candidature à l’élection présidentielle, c’est trahir les populations anglophones dont les revendications sont sérieuses et légitimes. Ils m’appellent pour m’intimider au motif que je trahi ma contrée et espérant que je vais lâcher prise», a affirmé l’avocat international mardi 3 Avril 2018 à Yaoundé, lors d’une rencontre avec la presse.

Cette situation désole d’ailleurs le fils de Salomon Tandeng Muna, qui fut le Premier Ministre du Cameroun anglophone du 11 janvier 1968 au 20 mai 1972. «Ainsi va la politique dans notre pays. Pendant que les Anglophones me traitent de traitre, les Francophones, eux, m’appellent sécessionniste».

Parlant justement de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Me Akéré Muna semble la maîtriser. «D’un côté, il y a des groupes violents qui sévissent et qui n’ont pas grand-chose à voir avec les sécessionnistes, même si ces derniers s’en servent parfois pour exister et se vanter de frapper de grands coups.

D’un autre, l’Etat utilise cette violence pour justifier le renforcement des moyens militaires. Résultats: on est dans une forme de guerre civile et tous les anglophones sont stigmatisés», explique-t-il.

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Selon lui, la vraie guerre qu’il faut mener aujourd’hui c’est «la guerre des cœurs. Il faut réconcilier les populations, les aider à se reconstruire, à refaire leur vie, à repartir à zéro. Ce sont des choses basiques».

Interrogé sur l’affaire de détournement de succession à laquelle il doit faire face au tribunal, Me Akéré Muna explique que c’est un non-évènement dont il faudra malheureusement qu’il fasse avec. «Je suis régulièrement interpellé sur le sujet par mes concurrents et je suis conscient qu’on va souvent m’attaquer dessus. Mais je vais faire avec», indique-t-il.

Et d’ajouter: «Nous sommes dans une grande famille, demandez-vous pourquoi elle [Ama Tutu Muna, sa sœur cadette, qui a porté l’affaire devant les tribunaux, NDLR] est la seule à se plaindre. Mon objectif, c’est d’amener les camerounais à un sursaut de patriotisme qui puisse faire bouger les lignes; les interpeller sur la construction de ce pays que nous voulons voir grandir et prospérer ensemble. Je ne suis pas là pour dire que Paul Biya a fait ci ou qu’il a fait ça. Ce n’est pas mon combat».