C’est de la prison principale de Yaoundé que Falmata Dalil part tous les jours d’audience, pour venir assister à celles qui la
concerne. Agée de 30 ans cette année, elle est poursuivie pour les faits de complicité d’actes de terrorisme. Ses malheurs commencent en février 2016, lorsqu’elle est arrêtée à la gare routière de Mokolo, chef -lieu du Mato Tsanaga dans l’Extrême-Nord.
Accompagnée de ses deux enfants et de sa sœur cadette, Falmata Dalil est en partance pour le camp des réfugiés de Minawao, pour y assister au mariage de sa belle-sœur. Déjà assise à bord du car, elle est interpellée par des policiers en civil et conduite au camp du Bir de Salack à Maroua. Elle y passera 4 mois avant d’être conduite en juin 2016 à la DGRE à Yaoundé et plus tard, présentée
à la gendarmerie nationale pour enquête.
Les conclusions de l’enquête aboutiront à ce qu’elle soit poursuivie pour terrorisme et complicité d’actes de terrorisme. Selon l’accusation, Falmata Dalil est la sœur de 03 filles mariées de forces aux adeptes de la secte Boko Haram. Elle aurait été contactée par un membre de ladite secte aux mêmes fins, mais elle a refusé ledit mariage. Elle est cependant, selon le parquet général, complice parce qu’après ce refus, elle a continué à entretenir avec lui des relations, bien qu’elles fussent téléphoniques, alors qu’elle s’avait qu’il était un Boko Haram. Le ministère public conclu alors que, le fait qu’elle ait gardé silence, constitue un acte de complicité.
Pour sa défense, l’accusée qui a été accusée d’être en partance pour «la brousse» là où elle allait rejoindre son copain réitère bien qu’elle allait bel et bien au mariage de sa belle-sœur au camp de Minawao. Qu’elle n’aurait d’ailleurs pas pu entretenir une relation avec cet homme,le nommé Baa Koura, reconnu des services de police comme un Boko Haram, car elle était mariée.
Même si depuis son incarcération, son époux est décédé. Par ailleurs, précise-t-elle, elle ignorait totalement que cet homme était un Boko Haram. Même si, lui apprendra-t-on, elle aurait été dénoncée par son soupirant éconduit qui à travers un coup de fil passé depuis leur repaire, a affirmé que le jeune dame appartenait à leur clan. Un acte de vengeance donc qui coûte déjà à la
jeune Falmata, 2 années de sa vie.
Les faits ainsi contés à l’audience du 19 mars dernier, ont permis après les réquisitions du ministère public et les plaidoiries
des avocats, d’aboutit à la mise en délibérée au 06 avril 2018 pour que le tribunal se prononce sur la culpabilité.