Les deux puissances des sous-régions de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale démontrent aujourd’hui aux « afro-pessimistes » que l’avenir de l’Afrique ne trouvera sa germination heureuse que dans les petits pas d’une coopération intégrée qui commence par le domaine sécuritaire.
Les deux armées camerounaises et nigérianes viennent de comprendre en effet que seule une politique de sécurité collective sincère donnera des résultats probants contre les menaces pluriformes qui sont devenues les marqueurs géostratégiques dominants de la région « Afrique ».
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La guerre contre le groupe terroriste Boko Haram n’a pas produit que des conséquences. Elle a permis tout au moins de renforcer une coopération militaire entre les pays de la ligne de front qui ont décidé, grâce à l’impulsion de leurs chefs d’Etats, de mettre en place un système de sécurité collective qui fait ses preuves chaque jour sur le terrain et peut se réclamer de sa souveraineté régionale.
Le groupe terroriste Boko Haram bénéficie certainement de soutiens extérieurs insoupçonnés au regard de sa résilience opérationnelle et logistique. Il a fait preuve d’une certaine logique stratégique dans la conduite des opérations qui se sont inscrites beaucoup plus sous prisme
Recharger vos cartes visa en 1 minute sans vous déplacerd’une guerre hybride que celle d’une guerre strictement asymétrique. C’est une guerre vicieuse à laquelle les pays de la ligne du front ont eu à faire face. Le Cameroun a pris une part importante dans cette guerre, et il faut dire que si la situation sécuritaire est aujourd’hui sous contrôle, c’est en partie grâce au Cameroun qui, entre juin 2014 et janvier 2015, a eu à supporter tout seul les affres du groupe terroriste Boko Haram qui orientait l’essentiel de ses attaques vers ce pays.
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Le secours est venu de la volonté des chefs d’Etat de faire preuve de réalisme et d’engagement dans les mécanismes de sécurité collective dont l’architecture a mis en place une Force Multinationale Mixte, avec un concept des opérations propre aux pays contributeurs, des règles d’engagement non équivoques et un financement autonome qui est assuré par les différentes contributeurs. La guerre contre Boko Haram consomme près de 1% du taux de croissance du Cameroun.
La réalité de la situation géostratégique impose une coopération plus resserrée entre le Cameroun et le Nigéria. En effet, les deux pays partage plus de 1800 kilomètres de frontière maritime et terrestres et les populations frontalières privilégient les liens tribaux au détriment du découpage géographique de la frontière qui n’a été érigée que sous des principes arbitraires.
Les chefs d’Etats camerounais et nigérians l’ont très bien compris, et ont décidé de donner une autre impulsion à la coopération militaire qui s’est considérablement accélérée ces deux dernières années. Un officier de liaison camerounais est détaché en permanence auprès de l’Etat-major de l’Armée nigériane et vice-versa.
Pour donner du réel et du panache à cette collaboration, le président Paul Biya a invité l’Armée nigériane à participer aux festivités de la 46ème Fête nationale de l’Unité qui va se dérouler le 20 mai 2018. Un carré de l’Armée fédérale nigériane défilera sur l’Avenue du 20 mai, ce qui sera le témoignage d’une amitié concrète.