Actualités of Thursday, 1 March 2018

Source: journalducameroun.com

Mancho Bibixy promet d'aider le régime Biya une fois qu'il sera libéré

Mancho Bibixy est toujours  en détention Mancho Bibixy est toujours en détention

Ainsi s’est exprimé, jeudi, devant la Cour, l’animateur radio jugé pour hostilité à la patrie, rébellion, dégradation de biens publics, entre autres.
Mancho Bibixy et sept autres manifestants anglophones arrêtés aux lendemains du meeting raté du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) du 8 décembre 2016, étaient à la barre jeudi. L’audience était consacrée à la défense des accusés. Ils étaient entendus pour la première fois après près d’un an de procès.

Dans le groupe, deux inculpés, dont Mancho Bibixy, ont souhaité faire leur déclaration en lieu et place de leurs avocats, sans prêter serment. L’animateur radio n’a pas souhaité relater les évènements qui l’ont conduit derrière les barreaux. Il s’est contenté de déclarations semblables à un plaidoyer.

« Je crois que le problème de mon pays est politique et nous avons proposé une solution politique. Nous avons été arrêtés alors que nous faisions des déclarations politiques. A un certain moment, le gouvernement a fait preuve de bonne foi en ouvrant le dialogue. Plus tard, il a choisi d’arrêter les protestataires. Mon coeur est lourd parce que mon pays se trouve presque dans la guerre civile. Nous nous retrouvons dans ce tribunal à cause de l’échec des hommes politiques. Je demande donc à ce tribunal de trouver des solutions politiques afin de sauver notre pays de la guerre civile. A l’heure où nous parlons, civils et militaires s’entretuent. Nous n’avons pas besoin de toutes ces tueries avant de reprendre le dialogue. Je vous prie donc, Madame la présidente, de jouer votre rôle, d’ouvrir une voie pour permettre aux anglophones détenus de rentrer chez-eux libres. Je vous promets, Madame, que nous les anglophones détenus, une fois libérés, nous allons aider le gouvernement à restaurer la paix dans tous les domaines« .

Véritable phénomène

Mancho Bibixy n’a pas bénéficié de l’arrêt des poursuites décidé par le président de la République contre certaines personnes inculpées pour leur rôle dans les violences survenues dans les régions anglophones entre novembre et décembre 2016. Il avait été arrêté après une participation très remarquée – dans un cercueil blanc – à la marche du 28 novembre, à Bamenda.


Il a été identifié par le colonel Guy Beyene, l’un des témoins du ministère public entendus le 27 juillet dernier, comme étant l’un des instigateurs des manifestations ayant abouti à des scènes de violence. « Je ne le connaissais pas avant, j’avais entendu parler de lui. Les gens disaient qu’il était un véritable phénomène. Je crois même que c’est Mancho qui a occasionné tout ce désordre en sortant avec son cercueil. D’ailleurs, je détiens même encore son cercueil dans mes services », avait alors déclaré cet officier.

Le 26 octobre dernier, Mancho Bibixy reconnait avoir manifesté et se dit prêt à rester en prison si cela était le prix à payer pour que ses codétenus soient transférés à Bamenda où ils pourraient bénéficier du soutien de leurs familles. Demande à laquelle la Juge Abega n’a pas accédé. Mancho Bibixy et sept autres détenus continuent à être jugés au Tribunal militaire de Yaoundé pour « hostilité à la patrie« , « rébellion« , « dégradation de biens publics« , « outrage à corps constitués » et « pillage en bande« .

Le procès est renvoyé au 16 mars pour le réquisitoire du ministère public.