Beaucoup de crainte quant à la distribution des «ordinateurs de Paul Biya» dans les campus de Buea et de Bamenda, au regard des tensions sociopolitiques et de l’insécurité dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Quelques jours avant en effet, des attaques attribuées à des séparatistes avaient été enregistrées, avec à la clé le kidnapping, le 11 février, du sous-préfet de Batibo (Nord-Ouest) jusqu’ici introuvable.
«Le président a de ce fait autorisé, sur une demande du Minesup (ministère de l’Enseignement supérieur, Ndlr), l’acheminement des ordinateurs portables vers les universités par des camions blindés de la Garde présidentielle et l’encadrement d’un régiment du Bir», informe Jean Paul Mbia, le chef de la cellule de communication du Minesup.
Le Bataillon d’intervention rapide (Bir) est une unité spéciale de l’armée dont des éléments sont déployés dans lesdites régions contre les séparatistes; et c’est dans des casernes de la Garde présidentielle que les ordinateurs sont stockés depuis décembre dernier. C’est donc sous forte escorte que quelques ordinateurs ont été distribués solennellement les 14 et 16 février derniers à Buea et à Bamenda par le Minesup Jacques FameNdongo.
Les ordinateurs distribués la semaine dernière font partie du second lot de 100 000 unités réceptionnées les 09 et 11 février à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. La distribution s’est faite dans les universités de Douala, Buea, Bamenda et Dschang. Le nombre d’ordinateurs distribués est fonction du nombre d’étudiants inscrits sur les listes biométriques.
«Le déstockage des machines se fait en fonction des listes que nous avons reçues», précise le chef de la cellule de communication du Minesup. Il ajoute que les inscriptions biométriques se poursuivent et le prochain lot d’ordinateurs est attendu dans les prochains mois. Sur les 500 000 ordinateurs commandés, 180 000 ont déjà été reçus : 80 000 en décembre dernier et 100 000 il y a une semaine.