A quelques mois des élections générales au Cameroun, toute une ambiance d’ineptie entoure le sommet de l’Etat. Le doute sur le scrutin présidentiel n’a rien de comparable que la rumeur sur la mort ou l’état de santé dégradant du président Paul Biya qui court depuis quelques jours ?
Vrai ou faux, difficile de le confirmer pour l’instant. Cependant, dans les couloirs, lors des réunions, des jeunes s’activent pour le départ de Biya, l’un des plus anciens présidents toujours aux affaires.
Ils font des pieds et des mains pour figurer dans l’appareil politique camerounais avant que le « grand lion » ne tombe de son trône.
Il s’agit de Patrice Nganang, Paul-Eric Kingue, Cabral Libii, Serges Espoir Matomba, Général Vasléro, Boris Bertolt, Jean Marc Ngoss, Kah Walla, Junior Zogo, Sébastion Ebala, Patrice Nouma et bien d’autres. Tous ces noms ont été révélés dans le premier numéro du journal « Réalités » paru ce 06 février. Ces jeunes ont une chose commune : le départ de Paul Biya du pouvoir.
Le premier Patrice Nganang est l’auteur de cette phrase : « Faites-moi confiance et je ne blague pas, je l’ai devant moi, lui Biya, et j’ai un fusil, je vais lui donner une balle exactement dans le front. Je le dis depuis Yaoundé où je suis ».
Une déclaration sur sa page Facebook qui lui a valu une détention à Yaoundé. Incarcéré en décembre 2017 au Cameroun avec pour motif injure au chef de l'État du Cameroun, il est libéré et expulsé 21 jours plus tard aux USA. Mais il ne lâche pas. Sur la terre de l’Oncle Sam, il s’emploie à faire tomber le régime Biya. Et apparemment, il sait comment faire.
« La victoire sur Biya ne s’obtiendra pas par des élections, donc un candidat unique de l’opposition est totalement inutile, molas ne perdez plus le temps aux gens,» a-t-il affirmé. A cet effet, il donne rendez-vous aux camerounais à la poste de Yaoundé.
Le second aussi a fait la prison de Kondengui durant sept ans. Paul-Eric Kingue a même été absent lorsque son petit garçon est décédé en 2011.Après sa libération, il crée son propre parti sous la bannière du Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (Mpcn) et se mesurer à Biya à la présidentielle de 2018. Il a craché sur le RDPC et avait déclaré qu’il ne fera jamais de copinage avec ce « parti des sorciers. »
Le jeune Cabral Libii , personne ne l’a vu venir. Les camerounais l’ont connu comme ce jeune homme qui fait de bonnes analyses sur la vie socio-politique du Cameroun. L’élection du jeune Emmanuel Macron en France a été son déclic. Il s’est dit qu’il en est capable de diriger le Cameroun que Biya a mené durant plus de ans. Un beau matin, il se fait appeler le Macron camerounais et lance l’opération 11 millions d’inscrits sur les listes électorales. Entre ses pas dubitatifs, il s’est finalement décidé à briguer la magistrature suprême du pays. IL crée son parti Univers et a été officiellement candidat.
Serges Espoir Matomba entendait parler de Paul Biya président du Cameroun depuis l’âge de 3 ans. Aujourd’hui trentenaire, il a l’ambition d’en finir avec le régime Biya 35 ans plus tard. Il est bien décidé à défier Biya à la prochaine présidentielle sous l’étiquette de son parti Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS). Tout comme lui, Jean Marc Ngoss et Kah Walla ont aussi le même objectif. Ngoss est le leader du Parti de l’esprit d’Avril 48 et Kah Wallal’anglophone vient du CPP dont elle est le président. Ils luttent tous dans la même cour.
Le général Valséro n’a pas d’ambition présidentielle. Rappeur politique ne vise pas Etoudi mais plutôt l’occupant. Son titre « ce pays tue les jeunes » en 2002 est devenu une hymne pour les jeunes défavorisés. Il attaque, interpelle et fustige la dictature de Biya. Cela fait plus de 10 ans qu’il lutte contre le régime Biya. Le général Valsero est arrêté à plusieurs occasions et plusieurs de ses concerts sont interdits.
Par contre Boris Bertolt , est un jeune écrivain, un journaliste converti en lanceur d’alerte sur les réseaux sociaux. Réfugié à l’étranger, il s’active aussi à faire tomber Paul Biya et il est suivi abondamment sur les réseaux sociaux. Il est l’auteur du livre « L’avion du Président, Enquête sur un scandale d’Etat » publié aux éditions du Schabel. L’ouvrage relate l’affaire qui a conduit un bon nombre de l’entourage de Biya à Kondengui.
Boris n’est pas le seul réfugié politique camerounais, il y a aussi Christophe Junior Zogo et Patrice Nouma. Le premier est un ex -commissaire de police, activiste politique, lanceur d’alertes qui lance des piques au régime BIya. Il a quitté le Cameroun pour la France en 2007 et a fait une demande d’asile politique qui lui sera garantie.
Le second a servi dans l’armée camerounaise. Aujourd’hui, réfugié camerounais il tire à boulets rouges sur Paul Biya et toute « la bande de vieux » qui l’entoure. Il est l’auteur de plusieurs publications sur des dossiers sensibles qui ébranlent les grands pontes du régime. Lanceur d’alerte aussi, il influence la vie politique du pays.