La compagnie australienne Sundance a éprouvé d'énormes difficultés à nouer des partenariats pour le développement de ce projet minier, afin d'exploiter le fer situé à cheval entre le Cameroun et le Congo. L'Etat Camerounais avait consenti à proroger la convention avec l'australienne, jusqu'à la date du 28 janvier 2018. Il a offert une possibilité d'une rallonge des délais de 6 mois supplémentaires, à la seule condition que le groupe minier australien face des progrès importants dans sa quête de partenaires pouvant contribuer au développement du projet minier de Mbalam-Nabeba.
Selon un communiqué de Sundance Resources « sa filiale camerounaise, Cam Iron, jouira de cette nouvelle prorogation de licence jusqu'au mois de septembre 2018 ». Et la compagnie minière australienne de rajouter qu'elle poursuit les négociations avec l'entreprise chinoise Tidfore et qu'elle est ouverte à tout autre partenaire intéressé par une prise de participation dans le développement du projet minier.
En janvier 2018, le protocole d'entente signé par les deux entreprises stipule que Sundance cédera 51% de sa participation dans Cam Iron à Tidfore, concédant ainsi à l'entreprise chinoise, la prise du contrôle sur le projet minier de Mbalam-Nabeba. En outre, Tidfore a déjà signé un accord-cadre de coentreprise avec la China Civil Engineering Construction Corporation (Ccecc), filiale de l'entreprise publique China Railway Construction Corporation (Crcc), en vue d'une coopération sur ce projet.
Percée des entreprises chinoises au Cameroun
Si les négociations aboutissent, la société viendra s'ajouter à la longue liste des entreprises chinoises opérant au Cameroun dans le domaine des infrastructures routières, l'hydroélectricité, les logements sociaux, l'aéronautique civile, les télécommunications entre autres. D'ailleurs, la visite du chef de l'Etat Camerounais, Paul Biya, en Chine du 22 au 24 mars 2018 peut être un élément accélérateur dans la concrétisation de l'accord entre Tidfore et Sundance Resources, pour le démarrage d'un des projets miniers les plus importants du pays.
En effet, il est question d'exploitation « de 35 millions de tonnes par an de minerai de fer à partir des gisements du Cameroun et du Congo sur une durée de 35 ans », précise l'entreprise australienne sur son site officiel. Au programme également, la construction d'une voie ferrée de 510 km à partir de la mine de Mbarga au Cameroun et de 70 km de voie secondaire reliant la mine de Nabeba au Congo pour le transport du minerai de fer jusqu'à la côte camerounaise. Pour une logistique optimale, il est prévu de construire un nouveau terminal en eau profonde pour l'exportation du minerai de fer à Lolabe, pouvant accueillir des vraquiers d'une capacité maximale de 300 000 tonnes.