On est immensément riche. On est ingénieux. On a de la matière pour être les rois de l’Afrique. Mais on piétine, on fait du sur place pour des raisons d’égoïsme sans tête ni queue. Je vous ai ramené quelques commentaires de la première édition de la Foire Internationale des Affaires et du Commerce de Douala (FIAC). Limez vos machettes, on va débroussailler le secteur agricole « made in Cameroon ».
On est immensément riche. On est ingénieux. On a de la matière pour être les rois de l’Afrique. Mais on piétine, on fait du sur place pour des raisons d’égoïsme sans tête ni queue. Je vous ai ramené quelques commentaires de la première édition de la Foire Internationale des Affaires et du Commerce de Douala (FIAC). Limez vos machettes, on va débroussailler le secteur agricole « made in Cameroon ».
Les brochettes de champignon
Je repars d’ici avec beaucoup d’espoir. Surtout avec beaucoup de salives à la bouche. En espérant que ces petits commerçants que j’ai rencontrés, deviendront les industriels de demain. J’en ai rencontré des centaines ces deux semaines. Je réalise maintenant que la curiosité est un atout que nous sommes appelés à développer dans notre société. Grâce à elle, j’ai pu manger jusqu’à sucer les doigts. L’huile des champignons coule encore sur mes lèvres jusqu’à atteindre ma babiche. J’ai fait plus de dix tours dans ce stand, juste pour croquer les brochettes de champignons. J’en ai mangé assez, mais j’en veux encore. C’est fou comme je peux être gourmand hein ! Mais ma gourmandise a des limites. Surtout face aux champoings, savons, huile,…de champignon. Je ne sais pas comment croquer les autres là, à part prendre mon bain avec. Sans même avoir fini de contempler toutes les dérivées du champignon, je tombe sur des plaquettes de chocolat cru, aux valeurs diététiques impressionnantes.
Sur les tables de la Pme Tara, en plus du chocolat 100% camerounais, il y a aussi des boites de beurre et de poudre de cacao cru. La promotrice de cette petite structure ambitionne de challenger les gros producteurs de chocolat du pays. Avec quel moyen ? Voilà la grosse interrogation qui taraude mon esprit. Pour émerger, elle devra faire preuve de patience, de persévérance et d’audace. Certains oiseaux de mauvais augure lui diront : « tu n’y arriveras pas, parce que tu es encore jeune car tu as moins de 40 ans». Elle est jeune et puis quoi encore ? Où est-il écrit que les camerounais qui n’ont pas l’âge des gérontocrates qui nous mènent en bateau n’ont pas de compétence requises pour gérer une entreprise ?
Des huiles de pistaches
Pour découvrir d’autres merveilles, j’ai fait un crochet dans le stand voisin. Massah ! J’ai vu un monsieur assit, pendant que les pistaches sont en train d’être décortiqués par une machine. Il fallait être là pour voir comment ces réalisations incroyables de mes compatriotes m’ont laissé bouche bée. L’huile de pistache ! Humm, j’avoue que je n’en avais jamais entendu parler. Tout comme ces beignets de patates, d’ignames, de plantains et je ne sais de quoi d’autres encore que j’ai dégusté pendant mes découvertes à la foire.
Les jus naturels de baobab, de gingembre, de citron, etc. ont fait l’attraction. J’ai bu des tasses de presque tout. A un moment donné, j’ai voulu refuser ce qu’on m’offrait en croyant que je devais tout déféquer une fois arrivé chez moi. Aucun effet néfaste. La preuve, je rédige ce billet depuis le site de la foire, avec un large sourire aux lèvres.
Les banques en surliquidité, mais…chiches
J’ai malheureusement perdu cette joie pendant les conférences-débats qui ont eu lieu sur le site de l’événement. J’avais espoir que les banquiers devaient diluer leurs procédures d’accès aux crédits bancaires. Que non, les gars sont toujours aussi durs. Ils ont une panoplie de procédures que je ne vais pas énumérer ici, de peur de ne plus avoir assez d’espace pour mes prochains billets.
Je peux encore comprendre que les banques aient des procédures draconiennes pour protéger leur argent, mais quand j’apprends que mon pays est encore loin d’avoir une banque agricole, je n’ai qu’une envie : mettre les mains sur la tête et de pleurer. Mais rassurez-vous, vous ne verrez pas mes larmes sur ce billet.
Si donc les banques sont en surliquidité comme les banquiers camerounais aiment à le rappeler, pourquoi ne pas injecter ces sous dans les projets mentionnés plus haut ? Je suis convaincu qu’en finançant de tels projets porteurs, on augmentera non seulement la quantité des produits « made in Cameroon », mais on améliora aussi sa qualité pour la fierté nationale. Mais si on continue à tourner en rond en ignorant le potentiel local, comme on le fait actuellement, alors je crois qu’on est loin de l’agro-industrie moderne.