La crise économique que traverse le Cameroun n’épargne pas les parlementaires. Les députés ont constaté avec regret (pour certains) que les lignes réservées aux micro-projets sont supprimées du projet de loi de finances 2023. Pour le président du PCRN Cabral Libii, cette mesure a tout son sens puisque le rôle du député est de voter les lois et non d’exécuter des projets.
« Le Parlement vote le budget pour qu'il soit exécuté par l'Exécutif et les CTD. Le rôle du parlementaire est de contrôler cette exécution au nom du peuple et non d'en faire partie. En simple, le parlementaire ne peut pas être juge et partie. S'il contrôle l'exécution du budget d'investissement, qui contrôle l'exécution de ses propres projets fussent-ils "micro"? », s’interroge le député avant de préciser que les micro-projets représentaient 1,4 milliard (repartie entre 180 Députés) dans un budget de 6300 milliards. Avec 8 millions par an, aucun Député ne peut impacter socio-économiquement sa circonscription.
Pour l’économiste et analyste politique camerounais Dieudonné Essomba, les députés camerounais sont très mal payés par rapports aux autres parlementaires de l’Afrique centrale. Il propose que le gouvernement multiple par 5 voire 10 le traitement actuel des députés.
« Il faut augmenter le salaire des députés à 5 millions voire 10 millions de FCFA», a-t-il déclaré dans l’émission Club d’Elites du 11 décembre 2022 sur Vision 4.
Dieudonné Essomba alerte depuis plusieurs mois l’opinion publique nationale sur la situation économique critique du Cameroun. Selon l’économiste, les caisses du Cameroun sont vides.
« Il n‘y a pas d’argent ! Ou plus exactement, le FMI a saisi notre budget et doit d’abord payer nos créanciers, avant de nous laisser le reste. En réalité, le budget du Cameroun qui ne se réalisait que de Mars à Novembre va désormais se réaliser de Mai à Août, soit seulement 3 Mois d‘activité », avait déclaré l’économiste dans une tribune en avril 2022.