102 Gendarmes radiés pour avoir présenté de faux diplômes lors de leur recrutement souhaitent retrouver l’armée pour participer aux combats contre la secte islamiste Boko Haram qui sévit au Cameroun depuis des mois déjà.
Dans une lettre adressée au Chef de l’État, le collectif des gendarmes du contingent 2006 qui se surnomment « Mis au quartier », demandent une grâce présidentielle pour porter les armes de nouveau et partir au front contre les hommes d’Aboubacar Shekau.
Selon le journal le Messager qui révèle l’information dans sa parution du jour, les ex-gendarmes sollicitent de la part de Paul Biya une grâce en vue d’une éventuelle reprise de fonction. Le contexte aidant, les gendarmes révoqués se disent « prêts à répondre présents à l’appel de la Nation et à participer aux efforts de guerre que mène notre pays », indique le journal.
Argumentant dans leur requête qu’avec leurs diplômes et la formation reçue au sein des forces armées, leur place n’est « pas au quartier ». Ils implorent donc la clémence de Paul Biya pour une réintégration sous le drapeau afin de participer à la lutte contre Boko Haram.
Selon l’auteur de l’article, les 102 gendarmes du contingent 2006 ont été instruits dans les centres d’instruction de Djoum, Ngaoundal et Ngaoundéré où ils ont passé avec succès la formation commune de base et son complément avant de décrocher, sous les félicitations du secrétaire d’État à la défense (Sed) chargé de la gendarmerie le Certificat d’aptitude technique n° 1 à l’École de gendarmerie.
Ils avaient ensuite été affectés dans différentes unités disséminées sur le territoire national où, selon eux, ils ont toujours servi avec honneur et fidélité. Mais, le 4 mai 2009, une décision de la hiérarchie met fin au rêve, rappelle le Messager.
Le journal indique que leur radiation était suite à une enquête ouverte auprès du ministère des Enseignements secondaires et à l’ambassade du Tchad au Cameroun sur l’authenticité des diplômes des personnels de la gendarmerie, le Sed se rend compte qu’ils ont présenté, au moment de leur recrutement, des parchemins faux ou falsifiés.
Estimant que les forces de défense ont besoin d’hommes de grande valeur, qui cultivent le sens de la dignité, l’honnêteté, l’honneur et la justice, le ministère de la Défense avait demandé de procéder à la libération immédiate de ces personnels pour qu’ils rejoignent leurs foyers respectifs.
Ils ont participé au rétablissement de l’ordre dans les prisons centrales de Yaoundé – Kondengui et Yoko respectivement en janvier et juillet 2007. La même participation au rétablissement de l’ordre a eu lieu en novembre 2007 à Kumba. Tout comme ils ont œuvré à endiguer les émeutes de février 2008, ajoute le journal.
Ces exploits suffiront-ils à convaincre le président de la République ou leur hiérarchie directe qui est le Mindef ?, s’interroge le journal.