L’annonce de cette décision par la Commission de l’Union européenne a rassuré et déclenché les transactions en bernes entre les exportateurs et les producteurs de cacao.
L’un des défis de la présidence du Cameroun à la tête du Conseil de l’organisation internationale du cacao (ICCO) était l’application des nouvelles règles de l’Union européenne (U.E) qui devaient s’imposer sur le marché. Notamment l’accès du cacao issu de la déforestation proscrit. En d’autres termes, pas de cacao issu de la destruction de la forêt, pour ce qui concerne le marché européen, comme le relevait Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre du Commerce, le 26 septembre dernier lors de sa prise de parole après la désignation à l’unanimité du Cameroun à la présidence de l’ICCO à la clôture de la 110ème session à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cette mesure, acceptée par tous, semblait être finalement trop dure et brutale quant à son entrée en vigueur à compter du 30 décembre 2024. La Commission européenne a mesuré l’ampleur et a décidé de reporter de 12 mois l'application du règlement sur le cacao issu de la déforestation.
Et pendant que les pays de l’Union européenne respirent, cette mesure offre une bouffée d'oxygène à la filière cacaoyère camerounaise. Elle a été accueillie avec soulagement par les acteurs du secteur, puisqu’elle donne au Cameroun un délai supplémentaire pour parfaire son système de traçabilité et consolider sa position sur le marché international du cacao. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a salué cette décision européenne, soulignant son importance pour le maintien de l'embellie actuelle de la filière au Cameroun.
« Ce report s'inscrit parfaitement dans la continuité des mesures prises par le ministère du Commerce pour soutenir et développer notre secteur cacaoyer », a-t-il déclaré. Et du coup, cette annonce a eu un effet immédiat sur le marché camerounais, jusque-là paralysé par l'incertitude. Les exportateurs, qui hésitaient à acheter le cacao camerounais faute de commandes européennes, reprennent progressivement leurs activités. « Nous observons déjà une reprise des transactions », confirme un responsable d’association des exportateurs de cacao du Cameroun. « Ce délai supplémentaire nous permet de rassurer nos partenaires européens sur la qualité et la traçabilité de notre cacao ». Cette décision de report fait également du bien à l'industrie chocolatière européenne, qui peut désormais s'approvisionner sans risque de voir ses stocks bloqués aux frontières de l'UE. « C'est une décision qui profite à toute la chaîne de valeur, du producteur camerounais au consommateur européen », souligne Luc Magloire Mbarga Atangana.
gences, le ministère du Commerce a déjà élaboré une étude de faisabilité pour la mise en œuvre d'un système national de traçabilité. Ce système vise à suivre la fève de cacao de sa parcelle de production jusqu'au port d'embarquement, garantissant ainsi sa conformité aux normes européennes. « Notre objectif est de garantir que chaque kilogramme de cacao camerounais exporté vers l'Union européenne réponde aux critères de durabilité et de légalité exigés », a expliqué le ministre du Commerce. Et de poursuivre : « Nous travaillons également sur la géolocalisation des parcelles pour prouver que notre production n'est pas issue de zones déforestées après le 30 décembre 2024 ». Il convient de noter que la filière cacao camerounaise a connu une année exceptionnelle, avec des prix atteignant des sommets historiques. Au cours de la dernière campagne, le kilogramme de cacao a dépassé la barre des 6000 FCfa, un record mondial jamais atteint auparavant. Le report du règlement européen vient donc à point nommé pour consolider ces acquis. Il permettra aux exportateurs, jusqu'ici hésitants face aux incertitudes réglementaires, de reprendre leurs activités avec confiance. Les producteurs camerounais pourront ainsi continuer à vendre leur cacao de qualité sur le marché européen, tandis que l'industrie chocolatière pourra s'approvisionner sans risque de blocage aux frontières de l'UE. A