La résolution de la crise anglophone passe « absolument » par le fédéralisme ! C’est en tout cas ce que pense plus de la moitié des Camerounais à en croire les résultats d’une enquête du Nkafu policy Institue, un think tank camerounais de la Denis & Leonora Foretia Foundation.
Selon les résultats de cette enquête publiés en juillet dernier, environ 14,36 millions de Camerounais – soit 64 % de la population — pensent que le système fédéral est la meilleure option à envisager à l’étape actuelle de la crise politique au Camerounais.
Ils sont 47,7 % dans le Centre, le sud et l’Est du Cameroun à militer pour ce système selon les résultats de l’enquête. À Adamoua, au Nord et dans l’Extrême-Nord, 42,9 % de la population enquêtée serait favorable au fédéralisme au même titre que 68,3 % des populations dans le Littoral et l’Ouest. La proportion des populations les plus favorables à ce système serait celle du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avec 96,1 %.
Des résultats qui contredisent une récente intervention de Me Akéré Muna pour qui la majorité des populations dans les villes anglophones seraient favorables à une sécession du Cameroun.
Dans une interview accordée à la Radio France Internationale (RFI), hier mercredi, l’avocat camerounais de renom a en effet indiqué qu’un éventuel référendum sur la question de l’indépendance du Southern Cameroon donnerait gagnant le « oui » à 70 %.
« 70 % de la population [des régions anglophones, NDLR] est une population jeune, donc ont moins de 30 ans, on aura une majorité qui dira “Oui” pour l’indépendance ».
« Les plus jeunes se trouvent dans une situation qu’ils pensent être sans issue, et estiment que l’indépendance serait une solution, tandis que ceux qui sont entre les deux générations ont plutôt des arguments de contexte et pensent que l’union peut encore être perfectionnée », justifie-t-il.
Pour rappel, des affrontements qui ont eu lieu le week-end dernier entre les forces de l’ordre et des activistes de l’Ambazonie ont fait dix morts et plusieurs blessés graves selon le bilan officiel. Ces affrontements avaient eu lieu au moment où les activistes de l’Ambazonie annonçaient une proclamation symbolique de leur indépendance.