Actualités of Friday, 1 October 2021

Source: La Nouvelle Expression

1er Octobre très tendu: environ 700 mille personnes ont fui leurs villages

1 800 personnes se sont déplacées vers des centres urbains 1 800 personnes se sont déplacées vers des centres urbains

Les autorités camerounaises interdisent les manifestations dans les régions anglophones Cameroun jusqu’à nouvelle avis. Depuis le 15 septembre dernier, les séparatiste armés dans ces régions ont décrété 3 semaine de villes mortes, ils ont également annoncés la célébration ce 1er octobre de leur indépendance.

À Bamenda par exemple, cette interdiction de manifestation publique est contenue dans un communiqué signé le 24 septembre 2021 par Simon Emile, le préfet du département de la Mezam. L’autorité administrative précise que toute personne qui ira à l’encontre de ladite instruction sera arrêtée puis poursuivie en justice. Les autres autorités administratives comme dans le Ngoketunjia, le Bui, et la Manyu au Sud-Ouest, ont également pris des décisions dans ce sens.

Ces décisions à durées indéterminées, surviennent quelques jours après que les mouvements séparatistes dans les régions anglophones aient annoncé la célébration ce 1er octobre de leur indépendance. Cette, date est le jour de la réunification officielle des parties anglophone et francophone du Cameroun. Or depuis fin 2016, cette unité est contestée les séparatistes.

Une tension perceptible

Depuis le 15 de ce mois de septembre, plusieurs écoles, marchés, boutiques dans la partie anglophone du Cameroun sont fermés; les services de transport privé et public sont perturbés. Un mot d’ordre des groupes armés séparatistes largement suivi par crainte de représailles selon certaines ONG.

Dans ce climat tendu, on note depuis quelques jours un fort déploiement de l’armée dans cette partie; le nombre de soldats déployé n’est pas connu, mais l’on a pu noter l’entrée des chars de guerre notamment après la visite récente à Bamenda du ministre camerounais de la défense.

Dans les rues et autres artères de la ville de Bamenda, les forces de l’ordre ont élu domicile nuit et jours. Malgré ce dispositif, les Séparatistes ont réussi à peindre vers old Simplicity, un quartier de Ntarikon à Bamenda, la chaussée au/ couleurs de l’Ambazonie, l’État dont ‘ils entendent célébrer ce jour l’indépendance.

À Kumbo dans le Bui et autres départements de la région du Nord-Ouest, les habitants de ces localités, contactés par La Nouvelle Expression, disent avoir vu un déploiement des forces de l’ordre et des blindé de guerre de l’armée. Un riverain de la zone de Melim dans le Bui dit que plusieurs maisons ont été incendiées par l’armée. Nous n’avons pas pu vérifier ces accusations contre l’armée de sources indépendantes.

La population en souffrance

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires dans la région, le confinement où le blocage total des régions anglophones par un groupe armé non étatique a paralysé le Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans un rapport sur la situation Publié le 28 septembre par le bureau de coordination des affaires humaines dans la région, Ocha souligne que ces villes mortes appauvrissent de plus en plus les personnes touchées, en particulier celles qui dépendent du travail quotidien pour survivre.

L’ONG ajoute que 200 000 personnes ont manqué l’assistance alimentaire en raison de l’interruption des activités des humanitaires. Toujours selon OCHA, on note une augmentation notable de la violence; des enlèvements et des attaques contre des personnes défiant le verrouillage, notamment des piétons, .des étudiants et des enseignants, a été signalée.

L’ONG et les partenaires humanitaires continuent de plaider auprès de toutes les parties pour faciliter l’accès humanitaire afin de fournir une assistance vitale aux personnes les plus touchées. Le confinement intervient dans un contexte de forte insécurité avec, dans certaines zones, un usage fréquent d’engins explosifs improvisés (EEI) contre les militaires, et des affrontements armés entre les forces de sécurité et les séparatistes.

Cela rend l’accès humanitaire très difficile et affecte négativement la population civile en termes de violations de la protection, limite son accès à l’aide et aux services humanitaires et provoque de nouveaux déplacements. Depuis le 15 septembre, les Nations Unies et les partenaires humanitaires ont été obligés de suspendre complètement leurs activités humanitaires et de suspendre l’acheminement de l’aide humanitaire aux personnes dans les deux régions.

À la veille du verrouillage, environ 700 mille personnes ont fui leurs villages vers les régions de l’Ouest et du Littoral, et environ 1 800 personnes se sont déplacées vers des centres urbains ou des localités plus sûres du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.