Infos Santé of Tuesday, 14 June 2016

Source: Le Jour

2 5000 FCFA Cfa la poche de sang

Photo d'archives utilisée à titre d'illustration Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

C’est la somme que déboursent les patients pour se procurer le liquide vital dans les formations sanitaires de l’Adamaoua.

Jeudi 9 juin 2016, il est 15h30. C’est un calme plat qui règne aux alentours du bâtiment qui abrite les services spécialisés du don de sang à l?hôpital régional de Ngaoundéré. A la véranda du bâtiment sont assises deux femmes.

Essolbo Nathalie est venue en compagnie de sa soeur, Nanga Eloundou, acheter une poche de sang pour son fils, souffrant. La mine triste, le regard évasif, elle attend son tour pour passer à la caisse. Au bout de cinq minutes, une jeune dame en blouse blanche vient à sa rencontre. « Entrez madame » lui dit-elle avec un sourire au coin. Dame Essolbo s’en presse. A l’intérieur elle est accueillie par un homme.

Celui-ci lui demande la somme de 25.000 f CFA pour la poche de sang. Malheureusement, la cliente n’aura pas le précieux liquide. Et pour cause, elle détient entre ses mains la somme de 20.000 f CFA. « Je ne savais pas que la poche de sang coute 25000 mon docteur » dit-t-elle. « C’est le prix » réplique le docteur. Dépitée, Essolbo appelle sa soeur au secours. « Notre argent ne suffit pas. Qu’allons-nous faire ? »

Se lamentent les dames. « Depuis le matin, je cotise l’argent à gauche et à droite, jusque-là ça ne suffit pas » murmure Essolbo avant de s’assoir à même le sol. Sa voix se brise. D’un coup, elle se relève et prend la direction de la sortie. Elle s’en va encore chercher l’argent pour compléter. « Nous sommes confrontés à ce genre de situation presqu’au quotidien » indiquent les infirmiers dans ce service. Selon ces derniers, pour bénéficier d’une poche de sang, il faut d’abord en faire la demande et remplir un certain nombre de conditions.

Ceux-ci rassurent par ailleurs que les poches de sang vendus à l?hôpital régional sont de très bonne qualité et ne présentent aucun risque pour les patients. Selon un médecin en service à l?hôpital régional de Ngaoundéré, le don de sang est soumis à une procédure très stricte. « Nous sommes très regardant quand il s’agit d’une opération de don de sang dans nos services. Nous tenons à ce que le candidat au don remplisse un questionnaire. Puis il est reçu par un médecin ou un infirmier pour un entretien confidentiel, qui s’assure que le don ne présente pas de risque ni pour lui ni pour le receveur.

S’il est déclaré apte, le donneur signe alors une fiche qui matérialise son consentement, contresignée par le médecin » explique une source médicale. Et d’ajouter : « Il est ensuite accueilli par un personnel médical assermenté qui prélève les tubes échantillons qui serviront aux analyses. Le prélèvement peut alors commencer, pour une durée moyenne de dix minutes ». Pendant le processus du don de sang, « la désinfection de la peau au niveau du site de prélèvement est une étape primordiale pour la sécurité des produits sanguins » précise un infirmier.

Selon notre source, le don du sang se fait de façon bénévole. Et, L'anonymat du don est l'une des règles éthiques qui visent à protéger chacun des acteurs du don.