De source officielle, Douala concentre 95% des interventions.Douala sous les braises ? On répondrait bien par l’affirmative. Les incendies se portent plutôt bien à Douala. C’est même le cas dans l’ensemble de la deuxième région militaire inter armée (Rmiae) constituée du Littoral, du Sud-ouest, du Nord-ouest et de l’Ouest.
Rencontré hier mardi 14 juillet 2015 dans son bureau à Ngodi/Douala, le commandant du 20ème groupement de sapeurs pompiers, le lieutenant-colonel Mikaïla fait des révélations. De janvier 2015 à ce mois de juillet, il a décompté 564 incendies dans sa zone de couverture. De manière détaillée, «en janvier, nous avons enregistré 97 incendies sur 214 interventions des sapeurs pompiers», indique le lieutenant-colonel Mikaïla.
Il classe aux rangs des interventions les accidents de circulation, les opérations de sauvetage, les noyades… où les soldats du feu sont interpellés. En février, sur 189 interventions, 84 incendies sont recensés ; en mars, 77 incendies sur 189 interventions ; 93 incendies sur 208 en avril ; 103 incendies sur 206 interventions en mai ; 69 incendies sur 161 interventions pendant le mois de juin.
Du 1er au dimanche 12 juillet, «nous avons déjà 41 incendies sur 118 interventions. 95% des interventions se font dans la ville de Douala. Nous faisons les statistiques de manière hebdomadaire et mensuelle», rapporte le lieutenant-colonel.
A voir les chiffres, le mois de juin a connu une certaine accalmie. Peut-être parce que «depuis quelque temps il y a moins de coupures du courant électrique à Douala. Vous savez que quand il y a coupure, les gens oublient souvent de débrancher les appareils. Au retour du courant, un court-circuit peut survenir», argue la source.
Non sans affirmer que la saison pluvieuse peut aussi expliquer le semblant d’accalmie observée. Il ne faut pas pour autant se réjouir. Ce n’est qu’une accalmie notée, de surcroît sur une période bien restreinte. «Que ce soit en saison pluvieuse ou en saison sèche, il y aura toujours des incendies. Il faut comprendre que l’incendie n’est pas une fatalité. Il faut savoir s’en prémunir. Par expérience, conseille notre interlocuteur, il faut redoubler de vigilance en cette période de vacance.»
La crainte du commandant du 20ème groupement s’explique par le fait que les enfants peuvent, par inadvertance, provoquer un incendie. Justement, «de manière théorique et générale, les incendies ont trois causes. Les causes naturelles (la foudre par exemple), technologiques -les appareils électriques- et humaines. Quelqu’un peut causer un incendie par ignorance, par inadvertance et par malveillance.
En milieu urbain, l’utilisation des nouvelles technologies est la principale cause. Dans les marchés, l’origine des incendies est généralement les courts-circuits, parce qu’un commerçant à oublier de débrancher soit un réfrigérateur, soit son ventilateur avant de rentrer. Vous remarqueriez d’ailleurs que les flammes dans les marchés se déclenchent les week-ends.»
Le Corps national des sapeurs pompiers est la structure centrale responsable de la gestion des risques au Cameroun, qu’il s’agisse des accidents de la vie courante ou des catastrophes majeures. Les pompiers ont des missions bien précises dans la loi N°86/016 du 6 décembre 1986 portant réorganisation générale de la protection civile au Cameroun.
La lutte contre les incendies, la prévention des risques, les mesures de sauvegarde, l’organisation des moyens de secours… la protection des biens et des personnes et de l’environnement.
Pour prévenir les incendies, le Corps national des sapeurs pompiers «forme des pompiers, organise les campagnes de sensibilisation. Les médias à travers leurs articles nous aident dans ce travail de sensibilisation», confie le lieutenant-colonel Mikaïla. Il réaffirme aux populations de composer le service d’urgence, 118, en cas de besoin.