Le Cameroun s'apprête à vivre une année électorale explosive en 2025, avec une présidentielle prévue en octobre qui cristallise toutes les attentions. Un éditorial exclusif de Jeune Afrique publié le 3 février 2025 décrypte les enjeux de ce scrutin hautement stratégique.
Le président Paul Biya, au pouvoir depuis plusieurs décennies, reste le candidat naturel du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Son retour quasi confidentiel fin octobre 2024, après des semaines de rumeurs sur sa santé, a alimenté les spéculations sur sa capacité à briguer un nouveau mandat.
Les défis sont multiples pour le chef de l'État. Au-delà de sa candidature, c'est sa capacité à gouverner un pays confronté à de sérieux défis économiques qui interroge. Les inquiétudes récentes de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac) soulignent la fragilité du contexte national.
L'opposition, traditionnellement divisée, espère cette fois capitaliser sur la lassitude des électeurs face au système Biya. Des candidats comme Maurice Kamto, Cabral Libii, Akere Muna et Joshua Osih sont déjà sur les starting-blocks, gardant à l'esprit l'échec de leurs précédentes tentatives en 2018.
L'élection s'annonce comme un moment crucial où le pays devra choisir entre continuité et changement. Le président saura-t-il, une fois de plus, refermer la boîte de Pandore et imposer sa vision ? Ou assistera-t-on enfin à un véritable tournant politique ?