La construction d’une nation ,telle une mer évolue de manière saccadée dans le fonctionnement des groupements sociaux ,en marée basse comme en marée haute l’histoire d’un état est délicate, toutefois il faut une obligation de vérité avec un devoir de mémoire .Concernant ce que la presse a qualifié d’émeutes de la faim qui se sont déroulées du 23 au 28 Février .On situe la genèse de ces émeutes par les mécontentements qui se sont tout d’abord cristallisés autour de la hausse du prix des carburants. En effet, ceux-ci ont augmenté de 15 FCFA le 7 février 2008, jour de la demi-finale de la CAN 2008 à laquelle le Cameroun participait. À ce moment, la hausse passe relativement inaperçue. Enfin, des rumeurs courent faisant état d’une prochaine hausse du prix du pain.
Par ailleurs, le projet du président Paul Biya de modifier la constitution du Cameroun afin de se représenter en 2011 rencontre une vive opposition dans le pays, et notamment à Douala. Ainsi le cycle de ces émeutes se présente comme suit d’après le site Wikipedia le 23 février 2008 le SDF organise une manifestation le soir contre la modification de la constitution malgré l’interdiction du gouverneur. La police disperse la manifestation et aurait utilisé des balles réelles. Il y aurait eu un à deux morts.
Mise à sac d’une station-service. Un bus de la Socatur est incendié.
24 février 2008
La journée semble avoir été plutôt calme. Peu d’incidents signalés.
25 février 2008
Début de la grève de taxis.
Deux personnes ont étét tuées dans le quartier de Bessengue selon l’AFP. Des affrontements dans le quartier de Bonabéri font quatre morts.
Pillage des magasins tenus par des Chinois dans le quartier d’Akwa. Des stations-services sont mises à sac. La mairie de Douala Ve est brûlée.
26 février 2008
Des émeutes à Limbé, Bamenda, Buea et
Bafoussam. Un mort signalé à Bafoussam et un autre à Douala.
Tard dans la nuit, les syndicats de taxis et le gouvernement signent un accord au terme duquel le super baissera de 6 FCFA et les autres carburants de 5 FCFA. Les syndicats de taxi appellent leurs adhérents à la reprise du travail dès le 27 février 2008.
Placement sous protection militaire des boulangeries et des pharmacies à Douala pour assurer le ravitaillement des populations.
27 février 2008
Malgré les appels à la reprise du travail, quasiment aucun taxi n’a repris, les concessions étant jugés largement insuffisantes par la population.
Des émeutes sont signalées à Yaoundé principalement aux quartiers Biyem-assi et briqueterie. Descente musclée de l’armée à la faculté de Yaoundé dans la soirée.
À Douala, des manifestants présents sur le pont de Bonabéri sont contraint de se jeter dans le Wouri par la police qui tire à balles réelles. Les bilans font état de dizaines de morts par noyade. Ailleurs à Douala et dans d’autres villes du Cameroun, la presse fait état d’une trentaine de morts par balles [1].
2000 manifestants défilent à Douala pour réclamer une baisse des prix des denrées de base.
Intervention du chef de l’État, Paul Biya, à la télévision nationale.
28 février 2008
Trois morts dans des affrontements dans la province de l’ouest. Calme relatif à Douala et Yaoundé, mais peu de circulation.
L’armée a fermé et confisqué le matériel de la radio Magic FM. Selon la direction de la radio, cette fermeture aurait pour cause les émissions où les auditeurs prennent la parole et qui critiqueraient le pouvoir.
29 février 2008
Reprise de la circulation des taxis à Douala et Yaoundé.
Quelques affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans les villes de l’Ouest.
1 er mars 2008
Retour à la normale dans tout le pays.