Actualités of Saturday, 1 September 2018

Source: actucameroun.com

263 grossesses d’adolescentes recensées à Salack, où se trouve le BIR

Ce bilan serait trois fois plus qu’avant la guerre contre Boko Haram Ce bilan serait trois fois plus qu’avant la guerre contre Boko Haram

Ce bilan serait trois fois plus qu’avant la guerre contre Boko Haram selon une étude de la Mission catholique.

Dans un travail de recherche mené dans certaines localités de l’Extrême-Nord, l’Organisation non-gouvernementale (Ong), Internationale Crisis Group (ICG), présente la face cachée de la guerre contre Boko Haram à l’Extrême-Nord. Le rapport publié le 31 août 2018, ressort les problèmes sociaux liés à ce conflit tels que des grossesses adolescentes, des mariages d’enfants et de la situation des enfants victimes de Boko Haram.

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D’après Hans De Marie Heugoup, chercheur à l’ICG, la région de l’Extrême-Nord était déjà l’une des régions comptant le pourcentage le plus élevé de grossesses adolescentes et de mariages d’enfants avant le conflit contre le groupe terroriste.

Les recherches relèvent que depuis le déclenchement de la guerre en 2014, cette tendance s’est accentuée dans la région alors qu’elle recule dans le reste du pays. « En raison du conflit, les militaires sont parfois les seuls jeunes hommes présents dans certaines localités, ceux originaires de la zone ayant rejoint Boko Haram, ayant été tués ou étant partis pour gagner leur vie, se mettre en sécurité ou échapper aux recrutements forcés de Boko Haram et aux soupçons des forces de sécurité », analyse l’ICG.

« Disposant du pouvoir et de ressources financières dans un contexte de forte précarité, les militaires sont en position de force vis-à-vis des jeunes filles. Dès lors, il n’est pas toujours aisé de déterminer si les relations sexuelles sont consenties. Mais des cas de viol sont avérés », relève l’Ong.

Ce rapport indique que de 2014 à 2017, certaines jeunes filles à l’Extrême-Nord ont cherché des partenaires militaires pour protéger leurs familles et des militaires ont profité de l’occasion pour les imposer des relations sexuelles « en les menaçant d’accuser des membres de leur famille d’appartenir à Boko Haram ».

L’ICG informe que selon une étude de la Mission catholique qui n’a pas été rendue publique, « 263 grossesses adolescentes ont été recensées en 2017 » dans le village de Salack, où se situe le quartier général pour la région du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR).

L’Ong invite le ministère de la Défense à ouvrir une enquête sur tous les cas de viols ou abus sur mineurs commis par les militaires et sanctionner les auteurs le cas échéant. « Il devrait enfin incorporer au règlement intérieur de l’armée et de la police des dispositions encadrant les relations sexuelles entre forces de sécurité et populations dans les zones de conflit ».