Deuxième campagne de chirurgie gratuite organisée par la Fondation André Onana. Gladys Tchamake, une maman, est comblée d’émotion. Son fils de 17 ans a uriné ce matin « comme un homme », dit-elle. Cette dame, venue de Bafang dans la région de l’Ouest, a été traumatisée à la naissance de son fils qui est né avec une verge anormale dans sa fonction urinaire. « Il urinait et ça sortait par une autre voie », explique-t-elle. Dans sa quête de solutions, elle a parcouru des hôpitaux, dépensé de l’énergie et de l’argent sans succès. « J’ai dépensé 2,5 millions de FCfa à Douala pour une opération ratée. Le problème de mon enfant s’est même aggravé », ajoute-t-elle. Pris en charge puis opéré dans la nuit du mardi 20 juin, sans débourser un radis, cette maman raconte à qui veut l’entendre sur le site du Centre médical de sport de Nkomkana qu’elle a déjà un homme et bénit André Onana, le président de la Fondation éponyme.

Lucie Bidjogo, un autre parent, venue du département de la Lékié, dans la région du Centre, espère aussi retrouver la joie à entendre le témoignage de Gladys. Sa fille souffre d’une hernie ombilicale depuis 17 années. Un Kaba au corps, babouches aux pieds, l’air pensif aux côtés de sa fille affaiblie, elle explique : « Son nombril blessé gonfle ; elle vomit et maigrit de jour en jour. Nous avons tellement frotté les herbes qu’on nous a indiquées en vain ». Et de reprendre son souffle pour dire d’un air timide : « On m’a parlé de cette Campagne comme solution. J’espère vraiment que ma fille va se rétablir ». C’est également le cas d’une autre jeune mère de 23 ans, dont le pied de son enfant de 4 ans a pourri et l’os s’est déplacé.



Testicules mal placés corrigés…


Ils sont ainsi nombreux, ces parents sur l’esplanade du Centre de médecine de sport de Nkomkana, qui gardent l’espoir de retrouver le sourire. « Depuis six semaines, nous avons commencé les consultations et les opérations depuis deux semaines. Nous opérons de 6h à 22h du soir. Certains sont actuellement au bloc opératoire et d’autres en salle d’hospitalisation en suivi », explique le Pr William Ngatchou, coordonnateur médical de la Campagne et promoteur du Centre de médecine de sport.

Jusqu’au 28 juin prochain, les enfants de moins de 18 ans seront opérés pour les pathologies suivantes : les hernies abdominales, les circoncisions, les testicules non descendus, les testicules mal placés ; d’autres ayant des problèmes urologiques, les anomalies plastiques congénitales, brûlures de deuxième et troisième degrés et traumatisme, les tumeurs externes… Parmi les experts chargés de corriger ces défauts, des chirurgiens plasticiens, des chirurgiens pédiatriques (chiperde), des infirmiers, des médecins généralistes, des kinésithérapeutes et des maintenanciers, pour veiller sur le bon fonctionnement des équipements. Neuf de ces spécialistes sont Espagnols, de l’Ong « Surgeon in Action » (chirurgiens en action) et des Camerounais.



Un plateau technique ultramoderne


Trois blocs opératoires sont fonctionnels. Le plateau technique est quant à lui fourni en respirateurs, oxygène, défibrillateurs pour réanimer, pousse-seringues électriques, bonbonnes à oxygène, bref tout ce qui est nécessaire pour prendre en charge les patients de l’acte opératoire ou post-opératoire. « Il y a des patients chez qui le réveil est bon après le bloc opératoire et qui vont directement en post-opératoire ; d’autres qui nécessitent une surveillance rapprochée qu’on installe en salle de réanimation », explique une infirmière. Les intrants, comme la Bétadine, le fil à suturer, les compresses et les bandes sont également disponibles en quantité. En rappel, à la première édition l’année dernière, 250 personnes avaient été opérées et cette année, ces spécialistes fixent l’objectif à 300 personnes.