La Région de l’Extrême-Nord est l’épicentre des activités de la secte islamiste Boko Haram au Cameroun. À date, 195 membres de la nébuleuse ont été condamnés par la justice. Et parmi eux, certains l’ont été à mort, d’autres à vie, et les plus chanceux écopent d’une peine de 25 ans de prison. Néanmoins, il devient courant d’assister à la relaxation pure et simple des présumés membres de la secte.
En effet, le bihebdomadaire L’Oeil du Sahel, dans sa parution du lundi 16 janvier 2017 fait état de ce qu’un contingent de 33 détenus a été récemment remis en liberté. Parmi eux, 5 femmes et 3 enfants mineurs. La première vague a été relâchée à la mi-décembre 2016 et la seconde le 4 janvier dernier. Ils avaient été incarcérés à la prison de Maroua le 25 août dernier pour complicités présumées avec Boko Haram.
Pour certains, il était temps que justice leur soit rendue. «Je suis content d’avoir recouvré ma liberté. J’ai passé du temps en prison pour rien. La justice m’a innocenté et je ne peux qu’en être heureux. Cependant je décrie les lenteurs administratives. Malheureusement, je n’ai plus aucune trace de ma femme et de mes enfants», explique Baba Hamadou, l’un des détenus libérés.
Rendre justice au Cameroun aux présumés terroristes reste assurément une pilule difficile à avaler. Et à en croire les multiples rapports de bon nombre d’organisations de la société civile et droits de l’Homme, le chemin à parcourir vers une justice plus équitable est encore parsemé de nombreuses considérations. Bien que de nombreux prévenus incarcérés dans le cadre de la guerre contre Boko Haram aient été relaxés par la justice le nombre de détenus au sein de la prison de Maroua est passé de 1470 à 1596.