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Source: www.camerounweb.com

35 ans après : vers le rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo ?

35 ans après : vers le rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo ? 35 ans après : vers le rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo ?

Le 30 novembre 1989, le Cameroun perdait S.E. Ahmadou Ahidjo, son tout premier président, qui repose depuis lors à Dakar, au Sénégal. Trente-cinq ans plus tard, son absence continue de peser sur la mémoire collective nationale, et son rapatriement demeure une question brûlante.

Dans une déclaration sur Facebook, Joshua Osih, président du Social Democratic Front (SDF, parti de l’opposition) relance le débat sur le rapatriement de la dépouille du premier président de la République du Cameroun.

« Le 30 novembre 1989 marque le décès de S.E. Ahmadou Ahidjo, qui repose depuis cette date en terre étrangère, à Dakar, au Sénégal. Cela fait maintenant 35 ans qu’il a quitté ce monde.

Depuis 1990, le Social Democratic Front (SDF) s’est engagé dans un combat déterminé pour ramener notre patriarche au pays. Cet engagement, bien que marqué par les années et les défis rencontrés, demeure aussi vivant que jamais.

En Afrique, il est inconcevable de laisser un grand leader, un patriote, reposer loin de son terreau natal. C’est un affront aux valeurs de notre continent et à la mémoire de ceux qui ont dédié leur vie à la lutte pour l’unité et la prospérité de notre peuple.

Nous devons honorer la mémoire d’Ahmadou Ahidjo et poursuivre le travail qu’il a commencé, car abandonner un patriarche à l’étranger serait une véritable calamité. C’est en nous unissant autour de cette noble cause que nous rendrons un hommage digne à celui qui a dédié sa vie à notre nation« , écrit Joshua Osih.

La loi du 16 décembre 1991 « portant réhabilitation de certaines figures de l’histoire du Cameroun » (dont Ahmadou Ahidjo) prévoit notamment que « le transfert des restes mortuaires au Cameroun des personnes [réhabilitées], inhumées à l’extérieur du territoire national, peut s’effectuer à la demande de la famille ou de cujus, sous réserve de la dernière volonté du défunt et conformément à la législation du pays d’inhumation ». cependant, le président Biya n’a toutefois rien mis en œuvre en ce sens.

D’après l’éditorialiste Henriette Ekwé, « ce qui bloque le retour des restes du président Ahidjo au Cameroun, c’est que le président Biya ne veut pas en faire un lieu de culte et de pèlerinage », explique cette dernière ce 30 juin 2020 sur les antennes d’Abk, une radio privée émettant depuis Douala au Cameroun.

Paul Biya a toujours dit que pour lui, l’heure était à la réconciliation, pas besoin de remuer le passé. « Il y a eu des événements malheureux, sur lesquels je ne reviendrais pas, en 1984, et l’Assemblée nationale, sur ma proposition, a voté une loi d’amnistie. Ceux qui ont vécu ces tristes événements ont retrouvé leurs droits, il y en a même qui sont au gouvernement. Le problème du rapatriement de la dépouille de l’ancien président, est, selon moi, un problème d’ordre familial », avait soutenu le vieux lion le 30 octobre 2007 sur France 24, une télévision française.

« Je dois dire que le fils de mon prédécesseur est député. Je n’ai pas de problème avec la famille de mon prédécesseur. Ses filles et ses fils vont et viennent et personne ne les a jamais inquiétés. Si la famille de mon prédécesseur décide de faire transférer les restes du président, rapatrier Ahidjo, c’est une décision qui ne dépend que d’eaux. Je n’ai pas d’objection, ni d’observation à faire », poursuivait le successeur d’Amadou Ahidjo sur ladite chaîne.

Depuis trente cinq ans, la dépouille d’Ahmadou Ahidjo repose au Sénégal. Son épouse, Germaine Ahidjo, repose à ses côtés depuis le le 20 avril 2021.