Les prévenus ont été reconnus coupables, par le Tribunal de Première Instance d'Abong-Abong le 09 Août dernier et condamnés à 4 mois de prison, au paiement des amendes et des dommages-intérêts d'un montant de plus de quatre millions de francs CFA. Les accusations qui ont été retenues contre eux sont : abattage illégal, détention, et circulation illégales de chimpanzés, espèce sauvage intégralement protégée. 13 crânes de chimpanzés ont été trouvés en leur possession au cours d'une opération menée le 8 Juin 2016 par des agents de la Délégation Départementale des Forêts et de la Faune du Haut- Nyong avec l'appui de la gendarmerie.

Après avoir lu la sentence, le juge a pris la peine d'expliquer aux trafiquants condamnés le sens de la décision en leur précisant qu'ils doivent purger une peine de prison de quatre mois et leur a également explicité les sanctions pécuniaires prononcées à leur encontre. Les deux condamnés mecontents, se tenaient debout lorsque le juge vidait son délibéré. L'un d'eux portait une chemise blanche et un short tandis que l'autre était vêtu d'une chemise grise et d'un pantalon. Ils sont arrivés au tribunal ce matin là menotté avec d'autres détenus après avoir parcouru la courte distance qui sépare la prison principale d'Abong Mbang des locaux du Tribunal.

BIKOM ADJAP Bertrand et MEDIBE Dieudonné Simplice ont été appréhendés à Abong Mbang à l'issu d'un long voyage effectué depuis Somalomo, une localté située près de la Réserve de faune du Dja, d'où ils étaient partis pour vendre les crânes de chimpanzés qu'ils avaient soigneusement emballés dans l'optique de les dissimuler. Les sources impliquées dans cette enquête et qui ont requis l'anonymat, ont révélé que les trafiquants qui étaient au nombre de trois au départ, (l'un d'entre n'ayant pas effectué le déplacement d'Abong Mbang et qui a ainsi échappé à l'arrestation), est un petit groupe qui a régulièrement transporté la viande de chimpanzé, de Somalomo à Abong Mbang et parfois même jusqu'à Yaoundé pour la vente.

Le chimpanzé est une espèce sauvage intégralement protégé par la loi faunique de 1994, qui dispose que toute personne trouvée en possession d'une partie d'une espèce sauvage protégée est réputée avoir tué l'animal. L'objectif est de protéger les animaux comme le chimpanzé qui fait face à de graves problèmes de braconnage.

32 crânes de chimpanzés ont été saisis depuis le début de cette année au cours d'opérations effectuées dans le cadre du programme d'application des lois de la faune lancé par le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) en 2003 pour l'application effective et efficiente des lois. Le MINFOF travaille dur pour faire en sorte que les auteurs de l'abattage et la vente de parties de chimpanzés soient poursuivis parce que leurs actes portent atteinte à la loi sur la faune.