Actualités of Saturday, 11 June 2016

Source: journalducameroun.com

400 000 drépanocytaires enregistrés au Cameroun

Photo d'archives utilisée à titre d'illustration Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Selon une récente étude, un Camerounais sur trois est porteur du gène SS. Une situation sur laquelle se penche le 2e congrès de la drépanocytose ouvert jeudi à Yaoundé  

Les assises du 2e congrès de la drépanocytose se tiennent sous le thème : « Drépanocytose au Cameroun : État des lieux, prise en charge et perspectives ». Ouverts jeudi, 09 juin 206, les travaux sont placés sous la coordination du ministère de la Santé publique (Minsanté).

En prélude à ce congrès, le Minsanté André Mama Fouda a dévoilé ce 8 juin 2016, la carte nationale du donneur de sang qui ambitionne de rendre plus fluides, les rapports entre le donneur de sang, et le Programme national de transfusion sanguine.

Mesures prises par le Cameroun
Selon un rapport conjoint de la plateforme des associations contre la drépanocytose (Convergence Drépanocytose) et l’IECD, environ 2% de nouveau-nés sont drépanocytaires et 25 à 30% de la population camerounaise est susceptible de transmettre la maladie. D’où la mise sur pied de la prise en charge socio-sanitaire des drépanocytaires à travers le dépistage néonatal, le dépistage néonatal des nouveau-nés, la formation /recyclage du personnel de santé à la drépanocytose, la sensibilisation du grand public, le plaidoyer auprès des pouvoirs publics et le partage des bonnes pratiques au niveau régional.

De plus, l’amélioration de la prise en charge médicale en formant les professionnels de santé et les parents d’enfants drépanocytaires et en finançant les vaccins et médicaments. Une convention de partenariat a été aussi signée depuis le 15 juin 2015 entre l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD), la fondation Pierre Fabre, le Groupe d’Etude de la Drépanocytose du Cameroun (GEDREPACAM) et le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) pour la mise en œuvre d’un projet d’amélioration de la prise en charge socio-sanitaire des drépanocytaires au Cameroun.

Définition de la drépanocytose
C’est une maladie génétique, héréditaire, caractérisée par une anomalie de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges. L’hémoglobine sert à transporter l’oxygène et l’hémoglobine anormale de la drépanocytose (l’hémoglobine S) empêche les globules de remplir cette fonction. Pour qu’un enfant soit atteint par la drépanocytose, il faut que ses deux parents lui aient transmis le gène S : il est alors homozygote SS. En cas de transmission d’un seul gène S (patients hétérozygotes AS), l’enfant ne développera pas la maladie mais il risque de la transmettre à sa descendance.
 

© Droits réservés Dépistage et risques
Les recherches renseignent que les personnes porteuses du gène drépanocytaire sont majoritairement originaires de l’Afrique subsaharienne, des Antilles et de l’Afrique du Nord.
Le dépistage de la drépanocytose à la naissance est ciblé sur des nouveau-nés dont les deux parents sont originaires de « pays à risque ». Les traitements antiinfectieux et l’éducation permettent désormais de prendre en charge les complications de la drépanocytose.

Causes et origines
Pour développer la maladie et les symptômes de la drépanocytose, il est nécessaire de posséder les deux gènes SS. On parle alors d’homozygotie SS. L’hémoglobine du patient homozygote SS est modifiée et quand l’oxygène se raréfie (froid, fièvre, déshydratation, altitude), les globules rouges changent de forme (« en faucille »). Ils se rigidifient et deviennent incapables de circuler dans l’ensemble de l’organisme, provoquant les crises d’occlusion douloureuses et leur destruction prématurée.

Symptômes et signes de la drépanocytose
Les patients ne possédant qu’un seul gène anormal S sont asymptomatiques. Si les deux gènes sont déficients, l’anomalie de l’hémoglobine entraîne plusieurs symptômes. L’anémie (baisse du taux d’hémoglobine) est chronique car les globules rouges sont fragiles : fatigabilité, couleur jaune du blanc des yeux sont généralement les seuls signes bien tolérés.

Des crises émaillent cependant l’évolution de la maladie et sont liées aux globules rouges qui forment des bouchons dans les vaisseaux sanguins : on parle de « crises vaso-occlusives ». Ces crises concernent les membres (mains, pieds), la rate (qui ne peut remplir son rôle anti-infection), mais potentiellement tous les organes. Elles sont responsables de douleurs, rougeurs des membres, augmentation du volume de l’abdomen, fièvre etc. Les infections osseuses et pulmonaires sont les signes les plus fréquentes notamment chez les enfants âgés de moins de 3 ans.