C’est une ambiance peu ordinaire qui prévalait ce lundi 28 septembre 2015 au ministère de l’Education de base. A l’entrée de l’édifice, un groupe de fonctionnaires du ministère qui manifeste dans le calme.
A l’origine de ce mouvement d’humeur, un ordre de recette émis depuis le 03 août 2015, par le secrétaire général du ministère des Finances, Urbain Noël Ebang Mve à l’encontre des manifestants. L’ordre de mission émis par le Sg du Minfi, somme certains enseignants de rembourser le trop perçu des primes d’enseignement et d’évaluation, rapporte le quotidien Mutations dans son édition du Mardi 29 septembre 2015.
Selon une source du journal, « ils seraient plus de 400 fonctionnaires en service dans les services centraux des ministères de l’Education de base et des Enseignements secondaires concernés par cette mesure ». Paul K, enseignant au Minedub fait partie de ces fonctionnaires frappés par cette décision. D’après Mutations, « il doit rembourser à l’Etat du Cameroun une somme de 1. 020. 000 FCFA. Il s’agit du remboursement de la prime d’enseignement et d’évaluation indûment perçue, conformément aux bulletins de solde du mois de janvier 2007 à juin 2015, soit 102 mois à rembourser ».
Pour lui, la pilule est difficile à avaler. « Ils disent que seuls ceux des enseignants qui sont en service dans les établissements scolaires ont droit à cette prime. Nous qui sommes dans les services centraux n’y avons pas droit. Est-ce que nous qui travaillons dans les services centraux avons cessé avec les évaluations, je ne pense pas. C’est nous qui implémentons les examens officiels et les épreuves sortent des services centraux. Le plus grave, c’est qu’il y a quelques-uns parmi nous qui n’ont pas été touchés par la mesure. On se demande pourquoi », se désole Paul. K.
Au sein des syndicats des enseignants, la mesure prise par le secrétaire général du ministère des Finances est diversement interprétée. Charles Koung, le président du Syndicat national des instituteurs contractuels et maîtres des parents, soutient que « bien que ces enseignants n’ont pas demandé ces primes au départ, il est normal que l’Etat récupère le trop perçu. Il est clair qu’on doit toujours rembourser ce auquel on n’a pas droit, même si dans ce cas, la culpabilité n’est pas directe. Les fonctionnaires du Minfi ont mal fait leur travail et ne devraient donc par se prévaloir de leur propre turpitude ».
En guise de solution, le président du Snicomp propose que « ces primes soient récupérées sur une longue période, à raison d’un cinquième du salaire brut de l’individu ».