Le Directeur général d'Eneo, Amine Homman Ludiye, a présenté vendredi 7 mars à Yaoundé un bilan impressionnant des investissements réalisés par l'entreprise entre 2014 et 2024. Chiffre phare de cette rétrospective : 400 milliards de FCFA ont été injectés dans le secteur électrique camerounais durant cette décennie.
"Structurellement, le secteur de l'électricité est financièrement déséquilibré. Néanmoins, il ne souffre point d'un déficit de production", a souligné le Directeur général lors de sa rencontre avec la presse. Une moitié de cette enveloppe globale, soit environ 200 milliards de FCFA, a été spécifiquement consacrée à la modernisation et à l'extension du réseau de distribution.
L'impact de ces investissements se traduit concrètement par une progression notable du taux d'accès à l'électricité au Cameroun, passant de 56% à 75% en dix ans. Cette évolution représente le raccordement de 1,2 million de nouveaux ménages au réseau électrique national.
Acteur majeur du secteur, opérant dans les segments de la production, de la distribution et du commerce, Eneo revendique aujourd'hui une capacité de production de 1011 MW, soit 58% des quelque 1800 MW de capacité installée dans le pays.
Le réseau de distribution d'Eneo s'étend désormais sur 36 000 km de lignes moyenne et basse tension. Ce linéaire a connu une croissance impressionnante de l'ordre de 80% au cours de la dernière décennie, fruit direct de la politique d'investissements soutenue de l'entreprise.
Parmi les investissements phares, on note les travaux réalisés dans les grands barrages comme Songloulou, Edéa et Lagdo, visant à prolonger leur durée de vie opérationnelle, ainsi que l'installation de centrales solaires de grande envergure dans les régions septentrionales du pays.
Ce bilan positif s'inscrit néanmoins dans un contexte financier difficile. La crise de trésorerie que traverse Eneo limite sa capacité à entreprendre davantage de projets qui permettraient d'améliorer encore la qualité du service.
Pour l'avenir, l'entreprise place ses espoirs dans le plan de redressement du secteur électrique, une initiative coordonnée par le ministère de l'Eau et de l'Énergie, qui implique l'ensemble des acteurs du secteur. Ce plan vise à restaurer l'équilibre financier tout en poursuivant les efforts d'extension et d'amélioration du réseau électrique camerounais.