Le Comité technique du 4ème Recensement général de la population et de l’habitat s’est réuni, pour une seconde fois en moins de deux semaines, en session ordinaire le lundi 14 décembre 2015 à Yaoundé, à l’effet d’examiner l’avant projet de budget de cette opération ordonnée par décret présidentiel le 16 septembre dernier.
Aucune information n’a cependant filtré au sujet de cet avant projet de budget, alors qu’on est à quelques semaines du démarrage de l’opération (au premier trimestre 2016), indique Mutations, quotidien à capitaux privés. Dans son n°4044 en kiosque ce mardi, le journal se demande comment le Cameroun compte financer le recensement à venir, dans le contexte actuel de quasi-crise.
«Le recensement général de la population et de l’habitat de 2005, dont les résultats avaient été publiés en 2009 du fait des difficultés budgétaires, avait coûté 8 milliards F Cfa et avait été supporté en totalité par le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA)», indique le journal pour qui l’opération de 2016 sera plus coûteuse du fait que, ne comptant que 19,4 millions d’habitants environ en 2005, l’on estime la population camerounaise à environ 23 millions d’âmes aujourd’hui. L’autre chose qui engendrera à coup sûr de nouvelles dépenses, c’est la collecte des données avec des tablettes tel qu’annoncé.
L’utilisation des tablettes numériques va à elle seule occasionner des dépenses supplémentaires de l’ordre de 3,3 milliards F Cfa au bas mot, dans l’hypothèse où un appareil coûte 100.000 F Cfa seulement, indique Mutations. En effet, les agents recenseurs, 33000 au total, devront chacun être équipé d’une tablette. C’est avec ces appareils qu’ils vont collecter directement les réponses pour les transmettre immédiatement, de façon cryptée, dans les lieux chargés de réceptionner et traiter les informations. En 2014, la Côte d’Ivoire (23 millions d’habitants) et le Sénégal (12,8 millions d’habitants), ont procédé au recensement de la population.
Pour le premier, l’opération a coûté 15 milliards F Cfa, en dehors des tablettes numériques dont la prise en charge avait été assurée par l’UNFPA. C’est dire que le prochain recensement au Cameroun va coûter au pays les yeux de la tête, pense Mutations. Au Bucrep, l’on explique la non-publication du projet de budget de cette opération par le fait qu’il n’a pas encore été validé par la coordination nationale du recensement.