Actualités of Wednesday, 5 March 2025

Source: www.camerounweb.com

5 000 milliards : la fortune sourit à un Camerounais

Non à la duperie ! Non à la duperie !

Me Christian Bomo Ntimbane le crie haut et fort. Cette fois-ci, c’est non. L’avocat et candidat déclaré à la présidentielle de 2025 dit « non à un autre risque de duperie sur l'exploitation du fer camerounais », même s’il est content qu’un de ses compatriotes ait été choisi pour porter le projet qui devrait le rendre davantage riche.

À Grand Zambi-Akom 2, dans l'Océan, région du Sud. J'ai regardé hier soir une vidéo virale de Dieudonné Essomba visitant le site minier de l'exploitation de fer situé dans le département de l'Océan, village Grand Zambi qui a été octroyée à la société G-stones Ressources dirigé par le célèbre homme d'affaires camerounais, Dieudonné Bougne.

S'il faut se féliciter qu'un Camerounais puisse être associé à un tel projet, il faut surtout s'interroger sur la rentabilité de celui-ci pour le Cameroun et le peuple camerounais. Car les multinationales qui pillent les richesses en Afrique ont compris que face à la montée des idées panafricanistes dans les opinions publiques africaines, il faut faire des joint-venture avec des couvertures des Africains, sous forme de take-off (ils financent et s'attribuent l'exclusivité des ventes du minerai souvent à des prix dérisoires).

C'est pourquoi, pour plus de clarté, le gouvernement doit publier la Convention minière sur cette mine. En tout état de cause, pour être sûr que l'exploitation de cette mine de fer sera bénéfique pour le Cameroun et les Camerounais, il faut absolument transformer ce fer en acier au Cameroun et le vendre par la suite en acier.

Sinon, ce sera une autre duperie comme celle de la mine de fer de la Lobe-Kribi, dont l'objet est simplement de vider le sous-sol camerounais de son fer à l'état brut pour le transformer en acier ailleurs au profit des économies des pays étrangers. Car l'exportation du fer à l'état brut ne rapporte rien du tout à l'État.

L'État se contente juste de prélever la TVA, alors qu'on sait qu'il n'existe aucun mécanisme de contrôle sur les prix de fer brut à l'international, pour que celui-ci puisse servir de base de calcul de cet impôt; le système fiscal camerounais étant par ailleurs déclaratif. En d'autres termes, le fer à l'état brut n'étant pas coté sur le marché mondial, à savoir à la London Metal Exchange qui cote tous les métaux, les prix de sa vente seront donnés par l'exploitant aux impôts qui ne pourront pas le contester.

En conséquence, il n'y aura pas de prix standard de vente de fer à l'état brut pour permettre aux impôts de prélever la juste TVA, les ventes se faisant de gré à gré. Or lorsqu'une usine de transformation de notre fer en acier est construite pour exploiter cette mine, les prix de l'acier à l'exportation étant connus et référencés à la bourse, non seulement l'État pourra mieux prélever les impôts et taxes, mais aussi l'acier coûte largement plus cher que le fer à l'état brut.

Ce qui augmentera considérablement les recettes de l'État du Cameroun. Une aciérie pour le site minier susvisé, c'est au bas mot 5 000 milliards de recettes fiscales pour l'État chaque année, en 25 ans. Or à l'état brut, en prenant l'exemple de ce qui est prévu comme revenus de l'État, dans le cadre de la convention minière sur le fer de la Lobe- Kribi avec les Chinois, que nous avons longuement décriée, c'est environ 24 milliards par an de recettes fiscales.

Faites vous-mêmes la comparaison. Entre 5 000 milliards FCFA qu'on peut percevoir si on transformait le fer en acier avant de l'exploiter et les 24 milliards par an, si on le vend à l'état brut. Ne vous laissez pas aussi tromper lorsque Dieudonné Essomba dit qu'on va construire une usine sur le site de Grand Zambi. Il s'agit en réalité d'une petite unité pour épurer le fer de ses déchets avant de l'exporter. C'est ce qu'on appelle usine d'enrichissement du fer.

Rien donc à voir avec l'aciérie dont nous demandons la construction. Plus est, l'aciérie va créer des milliers d'emplois valorisés et des salaires élevés, à l'exemple de ceux qui étaient payés à l'époque aux employés de l'usine de transformation d'aluminium Alucam à Edéa. Or avec l'exploitation du fer à l'état brut, on recrutera plus de conducteurs d'engins pour creuser le sol, et des chauffeurs de camions pour transporter le fer jusqu'au port de Kribi.

Enfin, notre fer transformé en acier sera plus compétitif sur le marché européen grand consommateur d'acier, par rapport à tous les autres vendeurs d'aciers d'origine chinoise, indienne, grâce aux APE signés avec l'Union européenne. Le Cameroun dans le cadre de cet accord est exonéré des taxes et autres frais de douane pour nos produits exportés dans l'espace union européenne.

C'est pourquoi, président de la République, j'obligerai tout exploitant de mines de fer du Cameroun de transformer le fer au Cameroun en acier, à la suite de l'interdiction de toute exportation de fer à l'état brut, que je signerai dès que je suis élu. Le fer du Cameroun, au moment où, les puits de pétrole s'épuisent, doit servir de rampe de lancement de notre industrialisation et notre développement.