Six membres d'une même famille ont trouvé la mort lundi 26 août après avoir consommé, visiblement par erreur du mais prévu pour la semence, sous forme de cous- cous. Le drame a eu lieu dans l'arrondisse- ment de Dimako. Selon le récit des deux au- tres membres de la famille qui ont survécu, Irène Ndambele Mbianda, 42 ans, quitte son village Grand Ngolambele situé à quelques kilomètres de Dimako où vit sa sœur Christelle à qui elle a rendu visite comme à l'accoutumée. Celle-ci étant ab- sente, la visiteuse prend le sac de 10 kg de grains de maïs qu'elle trouve devant la mal- son. Ignorant sans doute que ceux-ci ont déjà été traités avec des insecticides pour l'ensemencement, elle va les faire écraser dans un moulin et utiliser la poudre pour préparer le couscous une fois chez elle. Le couscous de mais agrémenté d'une sauce de chenilles cuisinés par Irène Ndambele Mbianda a servi de petit-déjeuner pour sa famille. Peu après, avoir consommé ce re- pas, tous commencent à se sentir mal, en dehors des deux qui n'avaient mangé que les chenilles. Au total, huit personnes se plaignent de maux de ventre. Leur état de santé se dégrade rapidement. Alerté vers 12h. Olivier Deigui Mgbatane, sous-préfet de Dimako a pris des dispositions pour que les malades soient pris en charge. << Nous avons référé certains au Centre mé dical d'arrondissement de Dimako, d'au- tres à l'Hôpital de Koumé Bonis et au Cen- tre hospitalier de référence de Bertoua.>, explique-t-il.

Malheureusement, Antoinette Gouen cheng Sombo, 60 ans, Daniel Mopong. 16 ans. Trésor Steve Nteme Ndedime, 9 ans, Jenifer Goencheng Ndambele, 4 ans, Bron- don Judicaël Fomi, 7 ans et Irène la cuisi- nière ont rendu l'âme quelques heures après avoir été pris en charge par les professionnels de santé. Au moment où nous mettions sous presse, deux autres personnes, Raymond Mbianda, 80 ans et Ndanga Belle, 65 ans, se trouvaient tou- jours dans un état critique au Centre hos- pitalier de référence de Bertoua.

Informé de la situation, le gouverneur de la région de l'Est, Grégoire Mvongo s'est rendu sur place à l'effet de s'enquérir de la situation. Après avoir présenté ses condoléances au reste de la famille, il a requis que les soins des victimes soient pris en charge par l'État.

L'autorité administrative a recommandé au sous-préfet de Dimako de sceller tous les moulins à écraser du marché de Dimako afin d'identifier la machine où le maïs traité avec des insecticides a été écrasé. Il a également sou- haité que l'équipe médicale locale reste en alerte au cas où il y aurait des malades présentant des symptômes similaires à ceux des personnes décédées.

« Les chefs traditionnels et les forces de main- tien de l'ordre ont demandé aux populations qui ont écrasé d'autres personnes alimentaires dans le marché concerné avant la saisie des machines d'éviter d'en manger », précise Olivier Deigui Mgbatane, sous- préfet de Dimako. Les éléments de la bri- gade gendarmerie de Dimako ont effectué une descente au village Grand Ngolambele pour récupérer le reste de farine de cous- cous de ce mais. Une enquête a été ouverte et les corps des six victimes ont été dépo sés à la morgue de l'Hôpital régional de Ber toua.