Actualités of Tuesday, 23 January 2018

Source: cameroon-info.net

60% des jeunes âgés de 20 à 25 ans consomment la drogue

Les plus prisées sont l’alcool, le tabac, le cannabis, le tramadol, la cocaïne Les plus prisées sont l’alcool, le tabac, le cannabis, le tramadol, la cocaïne

Le Président de la République vient d’instruire la mise sur pied d’un comité interministériel contre la culture, la commercialisation et la consommation des stupéfiants.

La circulation et la consommation de la drogue en milieu jeune ont atteint la cote d’alerte au Cameroun. Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé Publique, 60% des jeunes âgés entre 20 à 25 ans ont déjà consommé la drogue, au moins une fois. Les plus prisées sont l’alcool, le tabac, le cannabis, le tramadol, la cocaïne etc.

A en croire Anatole Maïna, Coordonnateur du secrétariat technique du Comité interministériel de lutte contre la culture et le trafic des stupéfiants, organe créé sur instruction de Paul Biya, « 12 000 000 jeunes scolarisés, âgés de 13 à 15 ans, consomment du cannabis, qui est la drogue dure la plus consommée par la jeunesse, devant le tramadol ».

Les spécialistes indiquent que ces chiffres ont explosé au cours des deux dernières décennies. Dr Flore Ndembiyembe, présidente de la Coalition nationale de lutte contre le Tabac fait savoir qu’«au début des années 2000, on avait fait le constat que 20% de drogués étaient des enfants de la tranche d’âge de 17 à 20 ans. Le phénomène va grandissant et s’il n’y a pas une bonne prévention, il y a à craindre que tous nos enfants soient exposés ».

Les conséquences sont assez néfastes tant pour la santé des consommateurs que pour l’environnement socioéconomique. « Au plan socio-économique, il en résulte un effritement du tissu social porté par une franche de notre jeunesse dont la vulnérabilité et la dépendance à ces stupéfiants les exposent à l’accomplissement d’actes qui déstructurent les socles familiaux sur lesquels reposent la stabilité et la cohésion de la société.

Sous ce rapport, il apparaît bien difficile de dissocier la consanguinité qui unit le trafic et la consommation des stupéfiants aux autres fléaux sociaux que sont la prostitution, le terrorisme, l’insécurité, les échecs scolaires et l’économie criminelle.

A ce sujet justement, il est fortement établi que l’exposition des jeunes au trafic et à la consommation des stupéfiants grève les budgets familiaux de santé, du fait des séjours dans les hôpitaux ou dans les services de répression, et contribuent à gonfler la démographie des inadaptés sociaux dont la prise en charge s’impose à l’Etat, déjà en proie lui-même aux difficultés de trésorerie.

Au plan sanitaire, que cette consommation soit épisodique ou chronique, les victimes connaissent une dégradation rapide de leur structure mentale qui influe sur leurs comportements avec comme symptômes majeurs, la paresse, la somnolence, les violences, les troubles de mémoire, l’exposition aux maladies cardio-vasculaires, les affections sexuellement transmissibles et notamment, le VIH SIDA, lorsque ces stupéfiants sont consommés par voie d’injection avec des seringues non aseptisées », indique Anatole Maïna.

La mise sur pied d’un Comité interministériel de lutte contre la culture et le trafic des stupéfiants vise donc à éradiquer le phénomène.