Actualités of Wednesday, 19 April 2017

Source: 237online.com

6000 objets d'art du Cameroun dans un musée français

Un peu plus de 300.000 objets d’arts venus d’Afrique exposés au musée du Quai-Branly Un peu plus de 300.000 objets d’arts venus d’Afrique exposés au musée du Quai-Branly

Un peu plus de 300.000 objets d’arts venus d’Afrique exposés au musée du Quai-Branly en France, dans le décor on n’en recense pas moins de 6000 qui appartiennent au Cameroun. Ce sont des sculptures, des armes, des couteaux entre autres reliques du passé de l’Afrique en terre française depuis bientôt une cinquantaine d’années. S’exprimant à nos confrères de la CRTV, Stéphane Martin, directeur du musée a laissé entendre que « la collection n’est pas cachée, elle est disponible sur internet (…) nous [la France, ndlr] n’en sommes pas les propriétaires, nous en sommes les gardiens temporaires ». Soit, mais il est loisible de constater que des plus de 19 millions d’euros collectionnés pan an, et depuis des lustres comme frais d’accès à l’édifice, « le propriétaire vrai » n’a aucune part du prétendu « gardien ».

Loin de promettre cette quote-part à l’Afrique, le directeur du musée a rassurésans vraiment convaincre du retour prochain des objets d’art dans le berceau de l’humanité « je suis persuadé, beaucoup de ces œuvres reviendront [un jour] en Afrique, temporairement, définitivement, dans le cadre de prêts, d’accords » ; une attente tout simplement vaine puisqu’on se souvient encore qu’en mars dernier, au Benin qui réclamait ses objets royaux exposés dans ce même musée, la France a répondu « les bien que vous évoquez ont été intégrés de longue date , parfois depuis plus d’un siècle, au domaine public de l’état français » . Il est difficile, sinon impossible de trouver des œuvres des cultures occidentales dans des musées d’Afrique, c’est à se demander pourquoi, toujours c’est l’Afrique qui doit se voir « emprunter » les parties de son histoire, pourquoi toujours c’est l’Afrique qui doit vivre dans le dénuement malgré sa richesse inestimable ? Des questions et bien d’autres qui remettent au goût, si cela n’est pas assez évident, l’ampleur grandissante du néocolonialisme. En marge de la célébration de la journée internationale des monuments et des sites ce 18 avril, si Christophe MBIDA (directeur du patrimoine culturel au ministère des arts et de la culture du Cameroun) a répertorié les retombés salutaires du plan de sauvegarde du patrimoine culturel camerounais lancé par le MINAC, à savoir la restauration du monument de la réunification, du site de Foulassi, de la construction du monument du cinquantenaire de Buéa entre autres, l’inventaire que le cadre dit « régulier » ne s’étend indubitablement pas au patrimoine « temporairement gardé » dans certains lieux à l’occident , tant on en témoignerait par les bénéfices y relatifs pour le Cameroun(les camerounais, pour ne pas dire les africains devant s’acquitter des mêmes sommes que les autres visiteurs pour apprécier les vestiges de leur passé).

Les chutes de la Lobé, le parc de Waza, le Mont Cameroun, les masques Bamoun et autres joyaux des grassfields, les fantazia et les percussions sahéliennes pour ne citer que ceux là sont du large éventail qui fait du Cameroun une destination touristique. On peut se féliciter du fait que les officiels camerounais aient mis sur pied des initiatives de conservation et de promotion qui respectent l’environnement et qui perdurent tout en participant au développement du pays ; à charge pour les camerounais de veiller chacun à la préservation de ces acquis, car il n’a pas été impossible à un médecin français de sécuriser un nombre important d’objets d’art du Cameroun en France dans les années 1950, dont l’Afrique en miniature ne dispose plus vraiment et n’en profite pas autant que le « gardien temporaire ». L’Afrique, pas seulement le Benin, doit se réveiller pour se réapproprier ses valeurs culturelles à défaut de devoir toujours se faire dicter une histoire sensé être la sienne (vue par les autres).