Actualités of Monday, 21 March 2016

Source: fr.allafrica.com

656 millions pour les réfugiés et déplacés internes

Des réfugiés du Camp de Minawao Des réfugiés du Camp de Minawao

Le gouvernement italien a fait don de cette somme au Haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR). C’est un secret de polichinelle que le Cameroun et ses partenaires regardent à la dépense dans la prise en charge des réfugiés nigérians.

En fin de semaine dernière, le gouvernement italien a dès lors apporté son aide dans l’épineux problème que se veulent désormais les 56 210 réfugiés nigérians du camp de Minawao et les 158 000 déplacés internes.

Un million d’Euro soit 656 millions Fcfa pour leur prise en charge. Selon le Vice-Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Mario Giro ce geste se veut pour son pays un appui à la lutte contre le terrorisme. «Le phénomène du terrorisme est un défi commun, un défi global. Nous devons avoir le courage et l’intelligence de l’aborder ensemble» a-t-il affirmé devant un parterre d’autorités dont le Président italien Sergio Mattarella et le Ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) René Emmanuel Sadi.

Cette aide tombe plutôt à pic. En effet, selon les estimations du Haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés au Cameroun les besoins liés à la prise en charge des réfugiés, des déplacés internes et des populations hôtes s’élèvent à 187 millions de dollars pour l’année 2016. Environ plus de 93 milliards Fcfa. Un financement qui devrait couvrir des projets tels que celui de l’adduction d’eau de Mokolo, le monitoring de la frontière, la vérification et

l’enregistrement des arrivées spontanées des réfugiés, la construction d’abris familiaux au camp de Minawao, la réponse aux besoins des populations hôtes et des réfugiés etc. Cette aide dans la prise en charge des réfugiés remet à l’ordre du jour l’apport de la communauté internationale qui jusqu’à ce jour n’a donné que 5% du financement promis selon le Directeur régional du HCR pour l’Afrique Valentin Tapsoba.

Bilan en demi-teinte

La signature de cet accord de financement entre le gouvernement italien et le HCR s’est inscrite dans le cadre de la visite de travail du président italien Sergio Mattarella au Cameroun. Une visite de quatre jours dont le résultat se présente notamment sous forme de quelques accords signés. En effet le Cameroun et l’Italie se sont dits oui sur 5 points.

Il s’agit de l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service entre le Cameroun et l’Italie, de l’Accord-cadre de Coopération Culturelle, scientifique et technique entre le Cameroun et l'Italie, du Document cadre entre la République d'Italie et la République du Cameroun relatif à l'utilisation des ressources issues de l'annulation de la dette du Cameroun par l'Italie. Une annulation de dette se souvient-on encadrée par un accord signé le 30 novembre 2006.

Le dernier accord quant à lui porte sur le Mémorandum d'Entente entre le Ministère de l'Habitat et du Développement Urbain et l'Université de Padoue d'Italie pour la promotion de l'Urbanisme durable au Cameroun. Des accords qui viennent se greffer à ceux signés il y a des lustres entre le Cameroun et l’Italie.

Il s’agit notamment de l’accord de partenariat technique, économique et financier daté du 17 janvier 1989, de celui sur la protection et la promotion réciproques des investissements, signé le 29 juin 1999 et entré en vigueur en 2004 (il prévoit la protection des investissements italiens et l’interdiction de mesures discriminatoires).

La visite du président italien qui avait pour but notamment de relancer la coopération entre le Cameroun et l’Italie a en outre fait un temps d’arrêt sur les réalisations du pays de Sergio Mattarella.

Le passage de ce dernier au Centre d'Orientation Educative (COE) de la ville de Mbalmayo (ou la route a été refaite pour l’occasion) et à l’université de Yaoundé I a permis de sortir des accords économico-politiques. Sergio Mattarella a ainsi réaffirmé la disponibilité de l’Italie à se tenir aux cotés de la jeunesse camerounaise. Un discours qui n’est pas sans rappeler celui habituel de son homologue camerounais.