Le manque d’électricité dans les quartiers provoque de la frustration chez les populations. Elles sont déçues mais surtout en colère que l’État puisse autant échouer dans sa mission régalienne de leur procurer des services essentiels pour leur vie quotidienne.
En réponse à cette défaillance, les populations de Kousseri ont menacé de descendre dans les rues. Le mot d’ordre est de dénoncer la société de distribution Eneo après 7 jours sans électricité.
Dans une lettre adressée le 2 juillet 2024 au préfet du Logone et Chari, les populations de Kousseri mettent la lumière sur les manquements d’Eneo.
Ce sont par exemple, comme relayé par le lanceur d’alerte Boris Bertolt, « les factures qui ne sont pas servies aux clients à temps et le plus souvent après la date limite de paiement ; pendant que vous êtes à la caisse pour le paiement, vous rentrez trouver le branchement coupé moyennant 4 200 francs CFA pour le rétablissement même pour une facture de 1 500 francs et moins ».
Aussi, le guichet dispose de trois caisses mais pour Kousseri, une seule caisse est opérationnelle, obligeant les clients à passer toute leur journée à la file indienne laissant leurs activités occasionnant un sérieux manque à gagner.
Par ailleurs, les délestages ne sont pas signifiés aux clients ni par message ni par médias, occasionnant des sérieux dommages aux appareils de ménage et autres sans dédommagement par Eneo. L'administration n'arrive pas à travailler dans ses bureaux à cause de la lumière et les dossiers urgents sont bloqués dans tous les services.
Pour le reste, « la population est bloquée au Commissariat pour l'établissement de la CNI à cause du manque de l'électricité ; la population traverse du côté du Tchad pour écraser le mil ou le riz de sa ration quotidienne, Camwater ne ravitaille pas la ville à cause de l'électricité ».
Pour finir, « les opérateurs économiques sont bloqués dans leurs activités ; les opérés meurent à l'hôpital à cause de la lumière. C’est donc une situation qui s’opère dans un contexte où Boko Haram sabote également les installations électriques », lit-on chez Bertolt.