Trois ans après le Grand Dialogue national organisé sur instruction du président de la République Paul Biya, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont toujours sous tension. La situation semble désormais hors de contrôle. Les assassinats de civils et kidnappings se sont multipliés dans ces zones qui réclament depuis 2017 leur autonomie.
Invité sur les plateaux d’Equinoxe Tv, Saint-Eloi Bidoung dresse un bilan désastreux du Grand dialogue national, cette rencontre aura permis aux initiateurs de se partager la somme de 70 milliards a en croire l’ancien maire adjoint de Yaoundé 6ème .
« Il y a eu un grand monologue. Le gouvernement a organisé les choses de telle façon qu’on se serait cru à un congrès du RDPC », compare-t-il. « Qu’est-ce que vous avez fait pour le Grand Dialogue ? Il fallait la paix des cœurs. Vous n’y êtes pas parvenus. Il fallait arrêter la guerre –c’est pour ça qu’on a fait le Grand Dialogue . On a aussi 70 milliards que les gens se sont partagés », a-t-il déclaré.
L’ancien cadre du RDPC va plus loin en revendiquant la paternité du concept de Dialogue nationale. Il dit être le premier à avoir inviter Paul Biya à organiser un tel évènement.
« Le grand dialogue national aura été un gros échec et qui aura coûté une fortune aux Camerounais. Vous avez sur votre plateau l’initiateur du Grand Dialogue. C’est moi, dans une tribune adressée au président Biya, qui lui demande, face à la pression américaine d’envoyer une force d’interposition dans le NOSO, face à l’idée du Cardinal Tumi d’organiser une conférence entre les anglophones…
je m’insurge. Je dis « non ». La crise anglophone n’est pas la crise anglophone, c’est une crise camerounaise. Donc, si le président voudrait arrêter les exactions dans cette zone –là, il n’a qu’à organiser un grand dialogue. Mais vous savez, lorsque les idées sortent des mains de leur auteur, elles sont dénaturées », a-t-il précisé.