Comment peut-on oublier ce fait qui date maintenant de plusieurs années ? Difficile pour certains, impossible pour d’autres. Des membres de la famille des victimes ne veulent même plus en entendre parler parce que c’est le seul moyen pour eux d’oublier tout le mal que la perte de leurs proches leur a causé.
La compagnie américaine Boeing est au tribunal suite au crash du Boeing 737-200 de la Camair qui avait causé la mort de 71 Camerounais. Le mal est déjà fait, mais il faut des réparations, sont convaincues les familles touchées. Le lanceur d’alerte Boris Bertolt nous en dit plus par rapport à ce nouveau développement de la situation.
L’affaire dont le procès s’est déroulé ce 20 février à Douala porte sur le crash du Boeing 737-200 de la Cameroon Airlines (Camair) le 3 décembre 1995 à Douala qui avait causé le décès de 71 personnes (68 passagers et 3 membres de l’équipage). II est réclamé au constructeur américain 103 milliards de francs CFA.
Le 7 décembre 1995, le Premier ministre de l'époque avait mis sur pied une commission d'enquête chargée d'entreprendre toutes les investigations nécessaires pour comprendre les causes du drame.
Cette commission avait commencé ses travaux le 12 décembre 1995 et a rendu son rapport final en février 1996. Il ressort que les causes racines de cet accident sont une combinaison de manquements de Boeing et Pratt & Whitney, notamment la défaillance du moteur JT8D-15 du fait d'un défaut de fabrication, l'omission par Boeing de mettre dans le cockpit un système d'alarme ou de signalisation pouvant informer le pilote de la perte d'un moteur, l'omission par Boeing d'élaborer un programme de formation des pilotes pour la pratique de remise de gaz lors de la phase d'atterrissage avec un moteur en panne.
S’agissant de la première condamnation, le Tribunal de grande instance du Wouri avait établi en mars 2023 les responsabilités de Boeing Company et Pratt & Whitney dans l'accident du Boeing 737 immatriculé TJ-CBD qui a eu lieu à l'aéroport de Douala.
Ainsi, les deux entreprises ont été condamnées à payer la somme totale de 158 480 000 000 de francs CFA, soit 264 millions de dollars USD, à la Cameroon Airlines (Camair), société en liquidation.