L’Assemblée Nationale du Cameroun n’est pas un sans domicile fixe pour être quelque peu ironique. «Depuis 1980, elle se sentait déjà quasiment à l’étroit», confie un ancien Député rencontré au Palais des Verres lundi dernier.
Et c’est donc avec joie que l’annonce de la signature d’une convention de 280 milliards de FCFA par Louis Paul Motaze, Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), le 28 juillet dernier tombe à point.
En effet, rappelle le bihebdomadaire Ecomatin du mercredi dernier 3 août 2016, ce montant inclus 9 milliards de FCFA pour une étude de faisabilité pour la construction du futur siège de l’Assemblée Nationale du Cameroun.
Par ailleurs, rendu à ce jour, le site n’a pas encore été trouvé. Au Palais des verres, plusieurs destinations semblent être en vue pour un meilleur logement des «hoanorables».
Mais déjà des noms circulent parmi lesquels, Olembé à la sortie Nord de Yaoundé, le marécage jouxtant l’imprimerie nationale non loin de l’École Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM), ou encore le quartier Ahala à la sortie de Yaoundé vers Douala.
Si l’annonce fait des heureux chez les députés, cette étude fait l’objet de plusieurs incompréhensions du côté du public. Pour l’architecte urbaniste Théophile Yimgaing Moyo, «9 milliards de FCFA correspondent à quoi ?», s’interroge-t-il. Surtout que ces études avaient déjà été faites, souligne le journal.
En effet, en 1987, le groupement qu’il dirige, nommé Moyo Cerg est lauréat d’un concours pour la réalisation des études architecturales et techniques que mènent Yimgaing Moyo. Malheureusement, suite aux contraintes budgétaires de l’époque marquées par la crise économique, le projet est mis en berne pour ressusciter en 2010. Il aboutit en 2013 à la maquette exposée au Hall de l’Assemblée nationale, rappelle le journal.
Le contrat signé alors en ce moment-là prévoyait les études architecturales et techniques ainsi que la surveillance des travaux pour un montant de 4 milliards de FCFA. Près de trois ans plus tard, la première pierre cherche toujours assise.