Carelle Ndjanda, 32 ans, couturière, pensait avoir trouvé l’amour avec Synclair Mbono, son compagnon depuis quatre ans. Et ce jusqu’en début février dernier quand ce dernier a quitté le pays pour Addis Abeba où il a trouvé du travail sans lui en toucher mot.

A vrai dire, depuis janvier, la relation ressemblait plus à un parcours du combattant qu’à un conte de fées.

Entre disputes incessantes et une absence totale de générosité de la part de son partenaire, elle tenait bon, par amour. Mieux encore, elle soutenait financièrement son compagnon, allait jusqu’à quémander de l’aide auprès de sa famille pour lui, et faisait face aux moqueries de ses collègues. Mais le comble restait l’attitude de Synclair: possessif au possible, il exigeait une présence sans faille, interdisant même à Carelle de rejoindre sa grande sœur au Canada. Ironie du sort, à peine un pied posé en Éthiopie pour son nouvel emploi, il a quitté le pays en catimini, sans dire mot à celle qui l’avait soutenu dans la galère. Celle à qui il promettait une vie commune auparavant.

De son côté, Synclair se souvient bien des sacrifices de Carelle. Il y a quelques années, jeune étudiant sans le sou, il l’a vue s’occuper de lui sans jamais rien demander en retour. Elle réparait son vélo, remplissait son frigo et ignorait les conseils de ses amis lui suggérant de le quitter. Grâce à elle, il a traversé les années difficiles et obtenu une licence en mathématiques. Puis vint le jour où il décrocha un poste bien rémunéré en Afrique de l’Est. Le problème ? Ce qu’il prenait pour de l’amour était en réalité de l’attachement. Aujourd’hui, il sait qu’il ne l’aime plus.

Pris entre culpabilité et désir d’honnêteté, il hésite : doit-il lui dire la vérité et lui offrir un capital pour démarrer un commerce ? Suffira-t-il d’un chèque pour compenser quatre ans d’attente et d’espoirs déçus ?