En mission dans la région du 04 au 06 décembre dernier, le Fonds routier a pu constater une évolution à double vitesse des travaux dans la ville de Ngaoundéré et dans les départements.

Cinq mois après sa dernière descente dans l’Adamaoua, du 5 au 8 juillet 2023, le Fonds routier est de nouveau sur le terrain. Cette fois, pour sa mission du 04 au 06 décembre 2023 dans la région, il y a d’abord une mention spéciale pour les routes de Ngaoundéré. «L’Etat fait des efforts pour que la ville de Ngaoundéré, mais surtout la région de l’Adamaoua, puisse bénéficier, comme toutes les autres régions, des routes. Malgré la modicité des moyens, je crois que le ministre des Travaux publics regarde particulièrement la région de l’Adamaoua. La dernière fois que nous étions ici, vous vous rappelez, nous-mêmes étions en pleurs.

Et je pense que les choses ont l’air de bien démarrer. Il ne faut pas seulement que nous venions et nous félicitons, mais une fois qu’on tourne le dos, que ça s’arrête. Je crois que l’Etat est dans une logique d’encourager les Camerounais qui veulent vraiment travailler. Cette fois, nous repartons en nous disant : quelque chose est en train de se faire», a remarqué le 04 décembre dernier François Soman, représentant du président du comité de gestion du Fonds routier, le ministre Yaouba Abdoulaye. C’est que sur l’axe de 4 km, rond-point gare voyageurCarrefour Total Aéroport, le groupement chargé des travaux a été chargé du marché en mai 2023. Cette entreprise a démarré par les travaux d’assainissement, de curage et de construction de caniveaux.

Et pour les éléments manquants sur son contrat, une proposition de prix nouveaux a été faite et attend d’être validée par le maître d’ouvrage. A ce jour, le taux de réalisation des travaux est de 3% pour une consommation des délais de 13%. Cette entreprise a 12 mois pour finir les travaux et son engouement semble perceptible pour le moment ; ce d’autant que le décompte d’avance de démarrage a été payé par le Fonds routier. Mais, pour le gouverneur, en contradiction avec l’optimisme de François Soman : «Nous sommes de la ville ; ces gens se sont mobilisés lorsqu’ils ont appris que vous veniez». Réaction du délégué régional des Travaux publics : «l’entreprise s’est mobilisée bien avant l’arrivée du Fonds routier. Elle a déjà réalisé 3% des travaux et il faut préciser qu’elle vient d’être notifiée. Maintenant, nous sommes dans la phase de validation des documents».

Pour ce qui est de l’axe Pharmacie Adama-Champ de prière-Gare marchandise, le contrat de l’entreprise Soroubat avait été résilié. Il a été engagé une entreprise chinoise et à en croire le délégué régional du Développement urbain et de l’Habitat, elle a un délai de six mois pour finaliser les travaux de bitumage de cette route. Toute cette once d’optimisme n’est pourtant pas très partagée par le gouverneur de l’Adamaoua, Kildadi Taguiéké Boukar.

«Le ventre mou de notre région, c’est le réseau routier ; il est mal en point et préoccupe fortement nos populations. Nous savons que les pouvoirs publics font des efforts pour que toutes les régions soient mieux loties. Nous savons également que les autres parties prenantes ne regardent pas vers la même direction. Voilà pourquoi notre réseau routier demeure préoccupant, il est périlleux et cela nous contrarie dans notre élan d’aller vers la prospérité, le développement», a-t-il déclaré.
CHASSE AUX ADJUDICATAIRES VÉREUX

Le constat est de loin encore moins satisfaisant, pour ce qui est des routes et chantiers d’entretien routier hors de la capitale régionale de l’Adamaoua. Le temps d’une concertation entre la délégation du Fonds routier, les maires, le Conseil régional de l’Adamaoua et les autorités administratives à Ngaoundéré, le 04 décembre dernier, les langues se sont une fois de plus déliées ; la répugnance contre les entreprises adjudicataires véreuses est désormais à son paroxysme. C’est le cas de la route NganHi - NgamDjohong. L’ e n t r e p r i s e devait reprendre les travaux en fin octobre 2023 ; mais, un mois plus tard, aucun signe de vie, au plus grand désarroi des riverains. «Nous sommes très amers vis-àvis de l’entreprise.

A Djohong, on n’est pas prêts à rentrer nos crocs qui sont encore dehors. On a constaté la carence, il vaut mieux résilier son contrat et il est urgent de remplacer cette entreprise. Ceux qui connaissent cette route comprennent pourquoi nous sommes très remontés», a clamé Oumarou Issama, le maire de Djohong. Si une portion de la route de 115 km BélelNgaoundéré, du côté de Ngaoundéré 2e, semble avoir connu des améliorations sur une douzaine de kilomètres selon le maire Idrissou Abana, il reste que les travaux sur le reste du trajet piétinent depuis des années, a affirmé le délégué régional des Travaux publics de l’Adamaoua. Quant à l’arrondissement de Ngaoundal, la population fait encore face à un sérieux problème de voie d’accès, notamment la liaison au niveau du pont sur le Mayo-Mbong.

Le maire de Ngaoundal, par la voix de son représentant, a donc réitéré les peines de la population locale à Ngaoundéré, le 04 décembre dernier. «Ce pont connaît des contraintes liées à la présence de l’eau sur le lit du fleuve qui est un bras du Djérem. L’année dernière, nous avons eu cette facilité que, quand on avait libéré le barrage de Mbakaou, nous avons aussi eu de l’espace pour effectuer des travaux de pont sur cette rivière. A la suite d’une réunion préalable, la semaine dernière avec la délégation départementale des Travaux publics, il s’avère que la contrainte toujours liée à l’eau ne permet pas à l’entreprise de se mobiliser. Le niveau d’eau doit baisser pour engager les travaux. Néanmoins, certains travaux connexes ont déjà été réalisés par l’entreprise», a-t-il exposé.

Pour sa mission du 04 au 06 décembre 2023 dans l’Adamaoua, le Fonds routier avait justement en ligne de mire, six chantiers à passer au peigne fin. La mission conduite par François Soman a donc parcouru la région pour visiter les travaux d’entretien de l’axe rond-point de la gare voyageur-Carrefour Total aéroport (4 km, 999 999 999 FCfa, Mintp), les travaux de bitumage de la route Pharmacie Adama-Champ de prière-inter route gare marchandise (1 941 467 691 FCfa, Minhdu). La mission a surtout scanné les travaux d’entretien périodique aux produits stabilisants de certaines routes nationales en terre dans l’Adamaoua, notamment NganHi-Ngam-Djohong (1 320 590 509 FCfa, Mintp) et Ngaoundéré-Bélel (459 643 978 FCfa, Mintp Vina) et la construction d’un pont définitif sur le Mayo Mbong sur la route inter Bétaré Gongo-Mbong dans l’arrondissement de Ngaoundal (119 998 158 FCfa).