• Les caisses du Cameroun sont vides
• L’Etat réduit son train de vie
• Le FMI a pris possession du budget du Cameroun
Le Cameroun traverse une situation économique difficile et la réduction du train de vie de gouvernement en est la parfaite illustration. Pour la célébration du 20 mai, le gouvernement a décidé cette année d’exclure du programme, les banquets qui constituent une activité budgétivore. La situation serait plus alarmante. Selon l’économiste Dieudonné Essomba, le budget du Cameroun est pris en otage par le Fonds monétaire international qui s’en sert pour régler les dettes du pays.
« Il n‘y a pas d’argent. Ou plus exactement, le FMI a saisi notre budget et doit d’abord payer nos créanciers, avant de nous laisser le reste. En réalité, le budget du Cameroun qui ne se réalisait que de Mars à Novembre va désormais se réaliser de Mai à Août, soit seulement 3 Mois d‘activité.
Pour le reste du temps, les ressources budgétaires sont contrôlées par le FMI, le terrible huissier de justice qui frappe les mauvais payeurs au niveau des pays. Et devant un huissier de justice commissaire-priseur, accompagné de gendarmes armés, on ne regimbe pas, On obtempère, un point c’est tout ! », a-t-il déclaré.
Dieudonné Essomba dépeint un tableau plutôt inquiétant. En manque de liquidité, le Cameroun pourrait bientôt opter pour la réduction des salaires des fonctionnaires. « Car, le Cameroun actuel n’ayant plus d’entreprise vendable, le FMI a directement saisi le budget. Il n’y a donc plus rien d’autre faire que de prier Dieu pour que les prochaines baisses de salaires restent dans des proportions humaines.
Car les salaires seront baissés et il ne peut en être autrement. Que les Camerounais ne se fassent aucune illusion là-dessus ! La baisse pourra prendre la forme nominale, où les salaires sont baissés dans leur volume, ou sous la forme monétaire d’une sévère dévaluation », confie-t-il.
L’économiste tient pour responsables de cette situation peu enviables, le régime de Paul Biya qu’il accuse de mauvaise gouvernance. « Et face à cette évolution inéluctable, nous ne pouvons plus rien. Nous sommes dans la même situation que les enfants qui pleurnichent parce que l’huissier saisit la télévision. Ils ont beau rouler à terre, frapper leur père, cela ne change rien l‘affaire.
On ne peut pas gérer un pays comme le Cameroun avec une telle désinvolture. On ne peut pas pourchasser les compétences et confier la gouvernance macroéconomique entre les mains d’une bande de frimeurs dont le seul fait d’arme se réduit à se pavaner en costumes comme de jeunes criquets pèlerins, bande assaisonnée d’une cohorte de mégères aux fesses rebondies », conclut-il.